Bruxelles avertit la Grèce qu’elle pourrait prendre des « mesures formelles » concernant les dernières allégations de refoulement de migrants illégaux

La Commission européenne a appelé à une enquête indépendante sur les allégations selon lesquelles les autorités auraient procédé à un refoulement de migrants illégaux en avril et a averti qu’elle pourrait prendre des « mesures formelles » contre le pays.

Bruxelles a averti lundi qu’elle était prête à « prendre des mesures formelles » contre la Grèce au sujet d’un prétendu refoulement de migrants illégaux cette année à la suite de la publication d’une enquête du New York Times censée montrer que les autorités forçaient des migrants à monter dans un canot et les abandonnaient en mer.

« Mes services ont envoyé une demande formelle aux autorités grecques pour que cet incident fasse l’objet d’une enquête complète et indépendante », a écrit la commissaire aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, sur Twitter.

« Il est nécessaire qu’un suivi approprié soit effectué par les autorités grecques, également sur la base du nouveau mécanisme de contrôle indépendant et la Commission européenne se tient prête à prendre des mesures formelles, le cas échéant », a-t-elle ajouté.

Une vidéo filmée sur l’île grecque de Lesbos par un militant le 11 avril et partagée par le New York Times la semaine dernière montre un groupe de 12 demandeurs d’asile, dont des enfants et un bébé de 6 mois, transférés d’une camionnette banalisée à un navire des garde-côtes grecs et finalement dans un radeau pneumatique abandonné au milieu de la mer Égée.

Cela constituerait un refoulement illégal et violerait le droit européen et international.

Contacté par Euronews, le gouvernement grec s’est refusé à tout commentaire.

Les ONG accusent depuis des années les autorités grecques de procéder à de tels refoulements, ce qu’Athènes a toujours nié. Les enquêtes menées par les autorités grecques sur ces accusations ont innocenté les agences gouvernementales de tout acte répréhensible.

POUR un rapport de l’Office anti-fraude de l’UE, l’OLAF, a fui l’année dernière a cependant constaté que Frontex, l’agence frontalière du bloc, avait dissimulé plusieurs cas de refoulement par les autorités grecques en mer Égée entre 2020 et 2021.

Le scandale a conduit le chef de Frontex de l’époque à démissionner avec son successeur, Hans Leijtens, déclarant aux journalistes du début de l’année que les refoulements sont illégauxil serait « responsable du fait que mon peuple ne participe à rien qui s’appelle un refoulement. Je pense que c’est absolument clair. C’est le cadre juridique dans lequel je travaille. »

Entre-temps, Bruxelles avait également exigé que la Grèce mette en place une autorité de surveillance indépendante pour enquêter sur les allégations de refoulement comme condition au déblocage du financement de l’UE pour les opérations de garde-côtes en mer Égée.

Cette autorité est maintenant en place depuis un an et devrait être celle qui enquêtera sur les dernières allégations.

« Il doit y avoir une enquête approfondie au niveau national afin d’établir les circonstances qui sont en jeu, la véracité de ce que vous avez vu, ce qui a été rapporté dans l’article (du New York Times). Et puis, selon tout cela, nous prendrons bien sûr toutes les mesures nécessaires et toutes les actions nécessaires », a déclaré lundi un porte-parole de la Commission.

« Nous n’allons pas tirer de conclusions et annoncer une action ou une activité que nous entreprenons avant d’avoir pris connaissance des conclusions de cette enquête qui sera menée au niveau national », a ajouté le porte-parole.

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