Les personnes accusées d'avoir propagé le canular sur le sexe de Brigitte Macron n'iront pas en prison

Les personnes accusées d'avoir propagé le canular sur le sexe de Brigitte Macron n'iront pas en prison

Aucune des personnes accusées d'avoir diffusé des canulars sur le sexe de Brigitte Macron n'ira en prison. Le tribunal judiciaire de Paris a condamné neuf des dix prévenus à des peines allant de 3 à 12 mois de prison avec sursis.

Accusées de cyberharcèlement contre Brigitte Macron à travers des messages dans lesquels elles propageaient que l'épouse du président français est en réalité un homme, dix personnes se défendent depuis deux jours en invoquant « l'humour », la « liberté d'expression » et en faisant même appel à « l'esprit de Charlie Hebdo » pour justifier leur comportement.



Le canular qui traverse les frontières depuis 2021 et cherche à prouver que Brigitte Trognon, 72 ans, est la même personne que son frère Jean-Michel, s'accompagne de l'accusation de pédophilie en raison de l'âge du chef de l'État français lorsqu'il a commencé la relation avec son épouse, respectivement âgées de 15 et 39 ans.

Ni les « trolls » russes, ni les internautes chinois ; L'origine de la fake news est en France et son « créateur » a un nom, un prénom et un pseudonyme : Aurélien Poirson-Atlan, alias « Zoé Sagan », nom artistique des réseaux, notamment sur « X », dont il a été exclu en 2024. Poirson-Atlan est un publicitaire et pamphlétaire de 41 ans, accusé d'être pro-russe, anti-vaccin et appartenant à l’orbite de l’extrême droite antijuive.

Poirson-Atlan se déclare auteur d'« infofictions », se compare à l'écrivain La Fontaine et s'interroge sur le processus dans lequel il est impliqué : sommes-nous dans la Russie de Poutine ou dans le Chima de Jing Pin ?

« Zoe Sagan » a été accueillie avec accolades et applaudissements au tribunal par un groupe de curieux, parmi lesquels se trouvaient sept des dix accusés, un groupe diversifié comprenant un informaticien, un enseignant d'un centre pour enfants handicapés, un agent immobilier, un spécialiste du crédit, un « gilet jaune » autoproclamé et un homme politique local, entre autres.

L'un des accusés, Jérôme C, la quarantaine, a répondu à certains de ses « tweets » comme par exemple : « Si demain Macron organise un concours pour savoir qui a le plus gros pénis, sa femme y participera. » L'accusé a déclaré que ses messages étaient drôles et suivaient « l'esprit de Charlie », en référence à l'hebdomadaire satirique français. « Faut-il un permis pour faire de l'humour en France ? se demanda-t-il. Jérôme C. a également déclaré que « si j'avais 15 ans et que ma mère divorçait pour vivre avec un adolescent de mon âge, je serais dérangé ».

Un autre prétendu « humoriste », Jérôme A., la cinquantaine, s'est lui aussi justifié d'« humour noir » lorsqu'il écrivait en 2024 à propos de la fille de Brigitte Macron : « Ça ne doit pas être facile de cacher que son père vit à l'Elysée et couche avec le président. Lorsqu'un des avocats de Brigitte Macron lui demande si l'épouse du président se déshabille à la télévision pour prouver qu'elle n'est pas un homme, Jérôme A. répond : « Non, une photo d'elle enceinte ou enfant suffirait pour que la rumeur disparaisse. »

Bertrand S., 56 ans, propriétaire d'une galerie d'art, avec plus de 100 000 abonnés sur « X », a proclamé « la liberté de pensée face à l'État médiatique profond ».

Les juges ont demandé à plusieurs reprises aux prévenus s'ils étaient conscients de l'impact de leurs « tweets » sur la santé mentale de Brigitte Macron. L'épouse du président a déclaré devant les enquêteurs de la « Brigade pour la répression des atteintes aux personnes » (BRDP) qu'« elle a souffert pour ses petits-enfants lorsqu'ils ont appris que leur grand-mère était un homme ». Elle a également déclaré qu’à chaque fois qu’elle voyage à l’étranger, toutes les « premières dames » lui en parlent.

L' »influenceuse » américaine de 36 ans, Candace Owens, pro-Trump convaincue, que le président américain considère comme une « intellectuelle très intelligente », est la principale propagatrice du canular sur Brigitte Macron aux Etats-Unis. Auteur d’un podcast de six épisodes sur les « fausses nouvelles » intitulé « Devenir Brigitte », Owens est connue pour ses théories du complot, son parti pris pro-Poutine et sa fièvre anti-juive.

Le président Macron et son épouse ont réagi à cette « campagne d’humiliation internationale » en poursuivant Owens devant la Cour suprême de l’État du Delaware, le 23 juillet dernier. Selon le journal « Le Figaro », le couple présidentiel accuse dans 250 pages un « harcèlement incessant » fondé sur « une série de mensonges vérifiables ». Un proche de Brigitte Macron cité par le même journal affirme que « forcer l'épouse du président à justifier son sexe est une victoire historique pour les conspirateurs ».

La fille de Brigitte Macron, Tiphaine Auzière, 41 ans, avocate de profession, a témoigné devant la Cour avoir été témoin « d'une dégradation des conditions de vie et de santé » de sa mère. « Il ne se passe pas une semaine sans que quelqu'un ne parle de cette rumeur », a-t-il ajouté. « Elle est systématiquement obligée de faire attention à sa façon de s'habiller et à sa posture en public », a-t-il déploré. « Il ne sait pas quoi faire pour que ça s'arrête. »





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