Nomination à l'Elysée : nouveau premier ministre ou dissolution
Nouveau Premier ministre ou dissolution ? Emmanuel Macron est à l'affiche d'un nouveau chapitre du vaudeville politique que vit la France, convoquant à partir de 14h30 le président de la République. aujourd'hui, les dirigeants de tous les partis politiques, à l'exception de « La Francia Insumisa », de Jean Luc Melenchón, et du « Rassemblement National », de Marine Le Pen.
L'appel, lancé par courrier électronique à deux heures du matin, peut être interprété comme la dernière opportunité de trouver un accord sur le nom d'un nouveau chef de l'exécutif, d'accepter un minimum d'accords pour étudier le budget 2026 ou de conclure que seules des élections législatives anticipées peuvent révéler la crise.
Parmi les personnes présentes figurent trois groupes de gauche : les socialistes, les communistes et les écologistes ; Tous trois exigent que le nouveau « premier » appartienne à leur groupe et mettent en œuvre une partie de leurs revendications, comme un impôt sur les grandes fortunes et le gel de la réforme des retraites.
Deux anciens Premiers ministres de l’ère Macron sont également à l’Elysée : Edouard Philippe, du parti de centre droit « Horizons », et Gabriel Attal, chef du parti théoriquement macroniste « Renaissance ». Philippe a suggéré cette semaine que Macron convoque une élection présidentielle ; Attal exige que son ancien patron « partage le pouvoir ». Les deux hommes ont décidé de prendre définitivement leurs distances avec un président brûlé, sans doute aussi pour ne pas nuire à leurs prétentions face aux élections présidentielles de 2027.
Parmi les représentants de la droite traditionnelle figure Bruno Retailleau, président des « Républicains », qui a déjà fait savoir qu'il ne participerait pas à un nouveau gouvernement partagé par centristes et conservateurs. Retailleau, jusqu'ici chargé de l'Intérieur, a révélé la vérité dimanche dernier, quelques minutes après que le chef du gouvernement, Sébatien Lecornu, a annoncé les membres de son cabinet, dont Retailleau lui-même.
Le président semble déterminé à menacer les personnes présentes d'une dissolution, sachant qu'aucun des partis présents ne bénéficierait de cette mesure. A gauche, car sans alliance avec « La Francia Insumisa », les possibilités se réduisent circonscription par circonscription. A droite, car les sondages montrent que nombre de ses anciens électeurs préféreront donner sa chance à Marine Le Pen, dont le parti atteint déjà 36% dans les dernières enquêtes d'opinion de la chaîne de télévision « LCI ».
Le nom du prochain Premier ministre ne semble pas non plus clair. Réorienter Lecornu, comme on le dit depuis jeudi, serait possible, mais il faudrait que gauche, centre et droite s'accordent sur un programme minimum qui, dans le cas d'un gel de la réforme des retraites ou d'une augmentation des impôts sur les « riches », semble impossible.
De leur côté, Melenchón et Le Pen, exclus de la réunion, insistent pour exiger la démission du président ou la dissolution de l'Assemblée. Avec son absence, des millions de Français se retrouvent sans voix au conclave de l’Elysée.
