Macron charge une nouvelle fois Lecornu démissionnaire de former un gouvernement
Sébastien Lecornu va reconduire son poste de Premier ministre, après avoir accepté la demande d'Emmanuel Macron. Après une journée de suspense et après une rencontre entre le président et les dirigeants des partis politiques, le chef de l'Etat a préféré réintégrer son plus proche collaborateur depuis le début de son mandat, même s'il avait présenté sa démission.
Le gouvernement Lecornu II, s'il parvient à être formé, évitera pour l'instant la dissolution de l'Assemblée, mais la continuité du célèbre chef du gouvernement reste en suspens, puisque tant l'extrême gauche, représentée par la France Insoumise, que la droite nationale de Marine Le Pen avaient déjà annoncé qu'elles soutiendraient des motions de censure si des élections anticipées, présidentielles ou législatives, n'avaient pas lieu.
La première tâche de Lecornu sera d'essayer de présenter aux parlementaires un projet de budget qui sera approuvé avant la fin décembre. Mais pour ce faire, il lui faut un nouveau cabinet, qui sera différent de celui qu’il a lui-même nommé dimanche dernier. La droite traditionnelle des « Républicains » a déjà fait savoir qu’elle ne participerait à aucun gouvernement dirigé par un macroniste, encore moins socialiste.
Lors de la réunion de l'Elysée, à laquelle ni le parti de Jean-Luc Melenchón ni celui de Marine Le Pen n'étaient conviés, Emmanuel Macron a affirmé qu'il existe une majorité à l'Assemblée contre la dissolution. Il n’est pas du tout clair si cette même majorité acceptera de ne pas renverser Lecornu II.
« La Francia Insumisa » et le « Rassemblement national » de Le Pen annoncent des motions de censure contre le nouveau « premier ministre ». Melenchón a qualifié de ridicules les partis qui « ont servi de décor à cette comédie », en faisant particulièrement référence aux socialistes. Le PS, de son côté, a nié avoir trouvé un accord avec Lecornu lui-même.
Emmanuel Macron aurait aussi accepté que sa réforme emblématique, celle des retraites, soit « gelée » jusqu'aux élections présidentielles de 2027. C'était une des conditions des socialistes pour ne pas rejoindre directement les forces qui vont proposer des motions de censure.
La crise, transformée en vaudeville qui lasse et désespère la majorité des Français, reflète encore davantage la faiblesse du président Macron lui-même, qui avait déjà perdu cette semaine le soutien de deux de ses anciens premiers ministres, le macroniste Gabriel Attal et le chef du parti de centre-droit, Edouard Philippe.
Selon les derniers sondages, seuls 12 % de ses compatriotes gardent confiance en leur président. Par ailleurs, les sondages indiquent déjà un chiffre de 36% en faveur du parti de Marine Le Pen lors d'éventuelles élections législatives.
