EL PAÍS

Le chorégraphe Mourad Merzouki introduit le hip hop participatif et viral dans la danse des JO de Paris

Mourad Merzouki (Lyon, 50 ans) apparaît en personne à l’image de la danse qu’il pratique : conviviale et accessible. Il a aussi sa façon de parler un peu didactique et cet aspect correspond parfaitement à la fonction de transmission de la danse qu’il développe depuis trente ans. Dans des centres chorégraphiques comme Créteil, qu’il a dirigé entre 2009 et 2023 ; dans les plus grands festivals tels que Karavel et Kalypso, et à travers sa compagnie Käfig, créé en 1996 et l’un des premiers au monde à réaliser des spectacles de danse hip hop. Il travaille avec elle du point de vue professionnel et ludique, c’est-à-dire des deux fondements principaux de la danse hip hop, qui est passée de la rue à la scène il y a quelques décennies et dont le chorégraphe se présente comme un pionnier. « Quand j’ai commencé à amener la danse hip hop sur scène, beaucoup de gens disaient que ça n’allait pas durer, que c’était juste une mode. Mais ce n’est pas le cas et il s’est aussi imposé sur la scène parce que cette double particularité l’a fait grandir dans deux directions compatibles : dans les théâtres, avec des chorégraphies qui dépassent l’aspect de la démonstration, il questionne les choses et a un engagement artistique ; et dans la rue, où se déroulent les combats des

Merzouki est également le créateur de la danse officielle des prochains Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, une pièce qui se veut participative et virale. En effet, le créateur est à Madrid ces jours-ci pour former des professeurs à cette chorégraphie et promouvoir sa transmission. « Il s’agit de faire danser tous ceux qui veulent », explique-t-il à ce journal. « Avec une structure très claire, basée sur la chorégraphie et l’improvisation (piliers de la danse hip hop aujourd’hui), l’idée est de créer une communauté et de communiquer à travers elle partout dans le monde. » Pour cela, quelques tutoriels sont disponibles sur YouTube, niveau simple et avancé, avec lequel apprendre cette danse de jeux. Celui qui osera l’enregistrer et l’envoyer pourra participer à un concours parmi lequel seront choisies les meilleures propositions pour participer, physiquement à Paris, à une date encore à préciser, entre mai et juin.

Il semble tout à fait approprié qu’un chorégraphe de danse hip hop renommé soit chargé de l’ouverture des jeux de Paris 2024 dans une édition dans laquelle pour la première fois le (style inclus dans la danse hip hop dans lequel Merzouki se sent plus à l’aise au niveau interprétatif) avec la catégorie sport. « Il y a eu beaucoup de débats à ce sujet en France. Certains n’ont pas accepté de le considérer comme tel, car c’est un art. D’autres, dont moi-même, estiment que c’est une bonne nouvelle car le sport et l’art ne sont pas incompatibles. Les Jeux Olympiques vont donner beaucoup de lumière et de diffusion à l’aspect de la bataille ou de la compétition du ».

Invité par lui Institut français de Madrid Pour assurer ces formations, Mourad Merzouki présentera également ses travaux ce mercredi au siège de cette institution , une œuvre pour quatre danseurs (deux danses contemporaines et deux danses hip hop) et un interprète musical qui jouera de la viole de gambe en live. « C’est un instrument très ancien qui va dialoguer avec la musique électronique, tout comme j’aimerais que le monde dialogue en général. La danse hip hop a deux enjeux : la création et les enjeux sociaux », explique-t-il. Créée en 2022, la pièce tourne autour de la cohabitation artistique qui traverse le discours de Merzouki, formé au cirque et aux arts martiaux et passionné par le mélange de la danse et des nouvelles technologies. « J’ai créé cette pièce dès la fin de la pandémie et c’est la première fois que je travaille sans décor, de manière très simple. C’est un travail qui recherche la générosité de la danse et de la musique et se déroule dans la surprise de la rencontre.

Médaille d’Honneur de la Ville de Lyon et membre du comité de soutien à l’art chorégraphique du Ministère de la Culture, Mourad Merzouki reconnaît l’accessibilité de la danse comme l’un de ses credo artistiques. À la fois pour le pratiquer et pour en profiter. « J’ai choisi ce métier pour créer des liens de toutes sortes, également entre pays. Partagez l’œuvre avec tous types de publics et donnez une image de coexistence et de respect à travers une danse née dans les rues des quartiers populaires.

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