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Donnez aux innovateurs le coup de pouce dont ils ont besoin : équité et transparence

Combien de fois avons-nous entendu parler de l’importance de l’innovation pour que les entreprises européennes restent compétitives ? Eh bien, nous avons désormais la possibilité de faire une réelle différence en aidant l’industrie européenne à développer de nouveaux produits et services innovants, intelligents et durables.

Ce qui est en jeu est la question peu connue mais extrêmement importante de l’octroi de licences pour les brevets dits essentiels standards (SEP). Ce sont ces brevets sur lesquels s’appuient les grandes et petites entreprises pour utiliser des normes techniques pour des technologies telles que le wifi, la 5G ou le bluetooth. Les innovateurs utilisent ces technologies pour rendre les téléviseurs intelligents et les voitures connectées. Les normes permettent à de nombreux appareils innovants d’interagir les uns avec les autres.

Les innovateurs utilisent ces technologies pour rendre les téléviseurs intelligents et les voitures connectées.

En tant que l'un des plus grands fournisseurs d'électronique automobile, chez Continental, nous savons qu'il existe un énorme potentiel pour une meilleure protection du climat, moins d'accidents, une conduite autonome et bien plus encore. Mais pour y parvenir, les entreprises ont besoin de bien plus que de leur propre force d’innovation. Quiconque souhaite développer des applications en réseau a besoin d’un accès équitable à une technologie standardisée. En pratique, ils ont besoin de licences directes à des conditions équitables ou de la possibilité d'acheter des composants auprès de fournisseurs agréés pour des technologies standardisées telles que la 4G, la 5G et, à l'avenir, la 6G, mais aussi le Wi-Fi, l'Ethernet et d'autres normes. Cela concerne non seulement l’industrie automobile, mais également tous les fabricants de biens connectés et d’applications pour l’Internet des objets (IoT). Cela va des véhicules connectés et des compteurs intelligents aux villes entières dotées de bâtiments intelligents et de surveillance du trafic, pour ne citer que quelques exemples.

Il existe un énorme potentiel pour davantage de protection du climat, moins d’accidents, une conduite autonome et bien plus encore.

En théorie, l’industrie européenne devrait pouvoir utiliser des technologies standardisées en obtenant des licences à des conditions équitables, raisonnables et non discriminatoires (FRAND) – c’est ce que les détenteurs de SEP ont promis. Malheureusement, certains détenteurs de SEP n'honorent plus cette promesse FRAND. Au lieu de cela, tirant parti de la menace d’exclusion du marché – généralement en invoquant des injonctions facilement accessibles auprès des tribunaux allemands des brevets – ils imposent aux utilisateurs de normes des conditions de licence qui ne sont ni justes ni raisonnables. L'environnement actuel en matière de licences ne laisse d'autre choix aux entreprises innovantes en Europe que d'accepter les conditions de licence SEP, aussi injustes soient-elles, un problème auquel sont confrontés les constructeurs automobiles.

De nombreux brevets pour des technologies standardisées comme la 5G sont détenus par des entreprises étrangères. Cela signifie que ce sont les entreprises étrangères qui profitent des droits de licence injustement appliqués et excessifs. Par exemple, les données montrent que plus d’un milliard d’euros ont été transférés des titulaires de licences technologiques standardisées en Allemagne et en France vers les détenteurs étrangers de SEP en 2022. Ces chiffres devraient augmenter considérablement dans un avenir proche.

La proposition de règlement de la Commission européenne sur l'autorisation des BES est attendue depuis longtemps. Il s'agit d'une tentative sensée et équilibrée visant à rendre le système européen de licences technologiques plus efficace. Les principaux changements consistent à donner à l'Office européen de la propriété intellectuelle (EUIPO) un rôle de centre d'information sur les BEN. Les titulaires de SEP devront enregistrer leurs brevets auprès de l'EUIPO, et l'office conseillera et aidera à faciliter la détermination des redevances globales et des conditions générales FRAND. Cela apportera la transparence indispensable au marché. Il y aura également une procédure de règlement à l'amiable des litiges en matière de licences, ce qui épargnera aux entreprises, en particulier aux petites entreprises, les coûts importants liés aux litiges visant à obtenir les licences SEP dont elles ont besoin.

Il s'agit d'une tentative sensée et équilibrée visant à rendre le système européen de licences technologiques plus efficace.

Nous entendons ceux qui profitent du statu quo affirmer que la proposition de la Commission détruira un système qui fonctionne bien, entraînera toutes sortes de goulets d'étranglement dans le processus d'octroi de licences SEP et davantage de litiges coûteux, et non moins. En revanche, nous apprécions que la proposition de la Commission constitue une intervention modeste dans le système actuellement très déséquilibré et inefficace, qui faciliterait des négociations de bonne foi sur un pied d'égalité avec les informations nécessaires plutôt que des litiges. La proposition de la Commission vise simplement à accroître la transparence et la prévisibilité.

Les consommateurs européens bénéficieront d’un système de licences SEP amélioré qui contribuera à accélérer la commercialisation de nouvelles technologies, en permettant aux entreprises d’obtenir plus facilement un accès équitable aux SEP dont elles ont besoin pour développer des produits et services innovants. Les entreprises européennes bénéficieront d’un accès plus facile aux SEP aux conditions FRAND afin qu’ils puissent être appliqués à une gamme toujours plus large de produits et de services.

Dans l'intérêt de tous ceux qui peuvent bénéficier de l'amélioration des licences SEP, des consommateurs et de la grande majorité des entreprises européennes, nous demandons aux membres du Parlement européen de soutenir la proposition de règlement de la Commission. Il s’agit d’un vote pour l’équité et la transparence en Europe.

Gilles Mabire est le directeur technologique des technologies automobiles chez Continental

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