Cessez-le-feu avec l’Azerbaïdjan au Haut-Karabakh, selon l’actualité arménienne
Les autorités de la région contestée ont annoncé qu’elles déposeraient les armes mercredi à 13 heures, heure locale, selon Interfax.
L’Azerbaïdjan a accepté mercredi un cessez-le-feu au Haut-Karabakh, après avoir lancé il y a moins de 24 heures une opération « antiterroriste » contre l’enclave de souche arménienne.
Les combats ont tué 32 personnes et en ont blessé des centaines.
Les tensions bouillonnent depuis des mois dans cette région contestée, reconnue internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan, bien que largement contrôlée par les séparatistes arméniens.
Les forces de souche arménienne ont d’abord annoncé qu’elles déposeraient les armes.
Des discussions sur l’intégration du Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan devraient avoir lieu jeudi, à la suite d’un accord conclu après médiation par les soldats de maintien de la paix russes locaux.
Bakou avait exigé la reddition et la dissolution du gouvernement de Stepanakert, la capitale de la région. Il s’agit là d’une condition nécessaire au démarrage des négociations.
L’Arménie a dénoncé « l’agression » de l’Azerbaïdjan qui visait un « nettoyage ethnique », peu après le déclenchement du conflit.
La communauté internationale a condamné l’effusion de sang, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, appelant à « la fin immédiate des combats ».
S’exprimant en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, la France a fustigé l’offensive « illégale » et « injustifiable » menée par Bakou.
Mardi, des explosions et des coups de feu ont été entendus à Stepanakert, les autorités locales faisant état d’attaques sur toute la ligne de contact.
Les combats ont fait au moins 32 morts et plus de 200 blessés, selon Erevan. Les séparatistes affirment que quelque 7 000 habitants de 16 localités ont été évacués.
L’Azerbaïdjan a signalé deux morts civiles dans les zones sous son contrôle.
Bakou a déclaré avoir utilisé de l’artillerie, des roquettes et des drones pour percer les lignes défensives des séparatistes à plusieurs endroits et capturer 60 positions ennemies, bien que cela ne puisse être vérifié de manière indépendante.
Des centaines de manifestants arméniens, frustrés par la réponse de leur pays, se sont affrontés mardi avec la police devant le Parlement à Erevan, condamnant leur leader comme traître et l’appelant à démissionner.
Peu de temps après le lancement de son offensive, l’Azerbaïdjan a publié une déclaration décrivant l’attaque comme une « mesure antiterroriste » visant à « restaurer la structure constitutionnelle de la République d’Azerbaïdjan ».
Erevan a déclaré qu’elle n’avait pas de troupes dans l’enclave, qui abrite 120 000 Arméniens de souche, suggérant que ses alliés séparatistes étaient là pour faire face à l’assaut azéri.
L’Azerbaïdjan et l’Arménie sont entrés en guerre pour la première fois dans les années 1990, au moment de la dissolution de l’Union soviétique. Les hostilités armées ont repris en 2020, l’Azerbaïdjan ayant reconquis des zones du Haut-Karabakh et de ses environs. Une vérité a été convenue et surveillée par 3 000 soldats de maintien de la paix russes.
Le ministère russe des Affaires étrangères a appelé mercredi à « la fin des hostilités et des pertes civiles ».
Certains prétendent que la guerre en Ukraine aurait empêché Moscou d’assurer la paix régionale.
La Russie a déclaré que ses soldats avaient déplacé près de 500 civils des zones les plus à risque, tandis que les séparatistes ont déclaré avoir aidé à en déplacer environ 7 000.
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a affirmé avoir mis en place des passages sûrs pour les civils fuyant les zones touchées par les combats. D’autres rapports suggèrent que des non-combattants étaient visés.
« Afin de permettre l’évacuation de la population de la zone dangereuse, des couloirs humanitaires et des points d’accueil ont été mis en place », indique-t-elle dans un communiqué publié mardi.
Bakou a déclaré avoir lancé son action militaire après que six personnes, dont quatre policiers, aient été tuées dans deux explosions de mines terrestres.
Au niveau régional, la Turquie a été informée à l’avance de l’assaut, affirme-t-on.
L’Azerbaïdjan a imposé un blocus efficace sur la seule route menant à l’enclave depuis l’Arménie, connue sous le nom de corridor de Lachin, pendant plusieurs mois avant l’offensive de mardi.
Certains espéraient que les tensions régionales pourraient s’atténuer.