L'Iran lance un satellite – dans le cadre d'un programme critiqué par l'Occident

L’Iran lance un satellite – dans le cadre d’un programme critiqué par l’Occident

Ce lancement intervient alors que les tensions régionales augmentent au Moyen-Orient.

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L’Iran affirme avoir procédé avec succès au lancement d’un satellite sur son orbite la plus élevée, le dernier en date d’un programme dont l’Occident craint qu’il améliore les missiles balistiques de Téhéran.

Cette annonce intervient alors que les tensions s’intensifient dans l’ensemble du Moyen-Orient à cause de la guerre en cours menée par Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza – et quelques jours seulement après que l’Iran et le Pakistan se sont lancés dans des frappes aériennes mutuelles.

Le satellite Soraya a été placé sur une orbite à quelque 750 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre avec sa fusée à trois étages Qaem 100, a indiqué l’agence de presse officielle IRNA. Il n’a pas immédiatement reconnu ce que le satellite avait fait, bien que le ministre des Télécommunications Isa Zarepour ait décrit le lancement comme ayant une charge utile de 50 kilogrammes.

Le lancement faisait partie du programme spatial des Gardiens de la révolution iraniens parallèlement au programme spatial civil iranien, selon le rapport.

IRNA a tweeté la vidéo du lancement.

Il n’y a pas eu de confirmation indépendante immédiate que l’Iran ait réussi à mettre le satellite en orbite. L’armée américaine et le Département d’État n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.

Les États-Unis ont précédemment déclaré que les lancements de satellites iraniens défiaient une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU et ont appelé Téhéran à n’entreprendre aucune activité impliquant des missiles balistiques capables de transporter des armes nucléaires. Les sanctions de l’ONU liées au programme de missiles balistiques iranien ont expiré en octobre dernier.

L’évaluation de la menace mondiale réalisée par la communauté du renseignement américain pour 2023 indique que le développement de lanceurs de satellites « raccourcit le délai » nécessaire à l’Iran pour développer un missile balistique intercontinental, car il utilise une technologie similaire.

Les missiles balistiques intercontinentaux peuvent être utilisés pour lancer des armes nucléaires. L’Iran produit désormais de l’uranium proche de niveaux de qualité militaire après l’échec de son accord nucléaire avec les puissances mondiales. Téhéran dispose de suffisamment d’uranium enrichi pour « plusieurs » armes nucléaires, s’il choisit de les produire, a averti à plusieurs reprises le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique.

L’Iran a toujours nié vouloir se doter de l’arme nucléaire et affirme que son programme spatial, tout comme ses activités nucléaires, est à des fins purement civiles. Cependant, les agences de renseignement américaines et l’AIEA affirment que l’Iran avait un programme nucléaire militaire organisé jusqu’en 2003.

L’implication de la Garde dans les lancements, ainsi que la possibilité de lancer la fusée à partir d’un lanceur mobile, suscitent des inquiétudes chez l’Occident. La Garde, qui ne répond qu’au guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a révélé son programme spatial en 2020.

Au cours de la dernière décennie, l’Iran a envoyé en orbite plusieurs satellites de courte durée et, en 2013, a lancé un singe dans l’espace. Le programme a toutefois connu récemment des problèmes. Il y a eu cinq lancements consécutifs ratés du programme Simorgh, une autre fusée porte-satellite.

Un incendie au port spatial Imam Khomeini en février 2019 a tué trois enquêteurs, avaient annoncé les autorités de l’époque. L’explosion d’une fusée sur une rampe de lancement plus tard dans l’année a attiré l’attention du président de l’époque, Donald Trump, qui a nargué l’Iran avec un tweet montrant ce qui semblait être une photo de surveillance américaine du site.

En décembre, l’Iran a envoyé en orbite une capsule capable de transporter des animaux alors qu’il se prépare à des missions humaines dans les années à venir.

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