Lecornu suspend la réforme des retraites pour éviter la guillotine socialiste
Le chef du gouvernement français, Sébastien Lecornu, a décidé de suspendre la réforme des retraites jusqu'à la campagne électorale de 2027. Avec cette mesure, il espère éviter un vote de censure du Parti socialiste, qui réclamait un geste sur la seule réforme majeure de l'ère Macron.
Dans son discours de politique générale devant l'Assemblée, le Premier ministre respecte une des conditions que demandaient les socialistes pour ne pas le renverser automatiquement, même si le PS poussait à l'abrogation pure et simple de la mesure phare du macronisme.
Avec cette décision, Lecornu a laissé la balle entre les mains de la droite traditionnelle des « Républicains », qui s'est opposée au gel de la loi sur la retraite, qui a augmenté l'âge minimum pour percevoir la pension de 62 à 64 ans. Le chef de la droite à l'Assemblée, Laurent Wauquiez, l'a immédiatement fait savoir : « Les Républicains » ne censureront pas le gouvernement et contribueront donc à sa survie, malgré les critiques sur le plan financier de Lecornu, qui prévoit une augmentation des impôts sur les grandes fortunes.
Lecornu laisse également dans une position délicate le parti « Rassemblement national » (RN) de Marine Le Pen, opposé dès le début à la réforme. Le RN a déjà présenté une motion de censure qui sera débattue jeudi et qui comporte des désaccords avec la feuille de route de Lecornu, au-delà des retraites.
L'extrême gauche de Jean-Luc Melenchón est également opposée à la réforme, qui a déposé à la Chambre une autre motion de censure contre Lecornu qui, sans les socialistes, serait vouée à l'échec, comme celle de Le Pen.
