L’auteur franco-libanais Amin Maalouf à la tête de l’organisme de surveillance des langues de l’Académie française
« Les Immortels » ont parlé : l’Académie française, gardienne et promoteur de la langue française, vieille de 388 ans, a un nouveau leader en la personne de l’écrivain Amin Maalouf.
L’écrivain franco-libanais de 74 ans devient seulement la 33e personne à occuper le poste de « secrétaire perpétuel » depuis la création de l’organisme sous le roi Louis XIII en 1635.
Il succède à Hélène Carrère d’Encausse, décédée le mois dernier après avoir occupé ce poste depuis 1999.
Elle n’a pas désigné de successeur clair, mais Maalouf, qui a remporté le prix littéraire le plus prestigieux de France, le prix Goncourt, en 1993 pour « Le Rocher de Tanios », était considéré comme le choix évident en raison de son engagement très actif dans l’institution depuis son élection en 2011.
Il y avait un autre candidat, son ami proche Jean-Christophe Rufin, mais il ne s’est lancé qu’à la dernière minute, craignant qu’il n’y ait pas assez de processus démocratique, plaisantant ce week-end dans un magazine en disant que c’était « comme le Nord ». Corée ».
L’académie est chargée de fixer les règles de la langue pour qu’elle reste « pure, éloquente et capable d’aborder les arts et les sciences ».
Dernièrement, il s’impose le plus souvent comme un rempart contre l’entrée de mots anglais dans l’usage français.
L’année dernière, il s’est élevé contre la pratique courante consistant à utiliser des termes à consonance anglaise dans les publicités et les marques françaises – comme le service à bas prix « Ouigo » (prononcé « we go ») de la compagnie ferroviaire SNCF – ou de simples importations de l’anglais comme « big data ». et « drive-in ».
Il est devenu plus affirmé sous Carrere d’Encausse, menaçant même de poursuites judiciaires contre le gouvernement pour avoir inclus des traductions en anglais sur les cartes d’identité nationales.
L’Académie compte actuellement 35 membres, appelés « Immortels » en référence à leur devise « A l’immortalite » (« Vers l’immortalité »).
Parmi les anciens membres figurent des sommités telles que Montesquieu, Voltaire et Victor Hugo.
L’une des priorités de Maalouf sera d’achever son neuvième dictionnaire, sur lequel l’académie travaille depuis 1986 et qui serait sur le point d’être achevé.
Après des siècles d’opposition, il a accepté en 2019 d’autoriser les versions féminines de certaines professions, notamment celle de cheminot, de député et de médecin.
La première femme membre de l’Académie, Marguerite Yourcenar, n’a été admise qu’en 1980 et elles sont actuellement six.
Le romancier et essayiste Maalouf a débuté sa carrière en tant que journaliste, travaillant comme correspondant à l’étranger.
Outre « Le Rocher de Tanios », ses romans incluent « Leo Africanus » et « Samarkand ». Parmi ses œuvres non-fictionnelles les plus connues figure « Les croisades à travers les yeux arabes ».
(AFP)