Une fraude démocratique

Une fraude démocratique

Un peu plus de trois millions d'électeurs ont voté pour différents partis, et plus de deux millions se sont abstenus (42,05%), un pourcentage supérieur à la moyenne de 38% des 14 législatures tenues entre 1980 et 2024.

Huit partis ont remporté des sièges : quatre partis sécessionnistes (Junts, ERC, CUP et AC) et quatre partis constitutionnels (PSC, PP, Vox, Comuns) avec cette répartition des voix et des sièges : les partis constitutionnels ont obtenu 1.645.892 voix avec 74 sièges (54,9%) et les partis sécessionnistes ont voté pour 1.348.183 votants et ont obtenu 61 sièges. (45%). Cette majorité de votes pour les partis constitutionnels s'est produite dans sept législatures (50%), mais dans toutes les législatures, les sécessionnistes ont gouverné, même comme nous le verrons, avec les deux gouvernements tripartites du PSC avec l'ERC et l'ICV.

On peut considérer cette répartition comme acceptable : avec les partis sécessionnistes, il n'y a aucun doute ; Son idéologie et son comportement anti-espagnols le confirment. Parmi les partis constitutionnels, il y aura des lecteurs, avec de bonnes raisons, qui remettront en question le caractère purement constitutionnel du PSC et même des communistes avec leurs divers acronymes (ICV-Comuns). Le fait incontestable est que le PSC et l'ICV, en 2003 et 2006, se sont mis d'accord sur des gouvernements tripartites avec l'ERC, dont l'exécution devait être plus nationaliste que le CIU, qui avait gouverné 23 années de suite, entre 1980 et 2003, avec trois majorités absolues et les 3 autres sans majorité, mais avec soutien.

L'hégémonie du CIU, avec la direction de Pujol, sans réelle opposition pendant plus de deux décennies, a corrompu les institutions autonomes, manipulé la conscience de nombreux citoyens par l’endoctrinement scolaire, le prosélytisme médiatique et le réseau de clientèle bien entretenu. À la fin des années 90, il existait déjà une masse sociale encline à la sécession. Les gouvernements tripartites, entre 2003 et 2010, présidés par des socialistes (Maragall et Montilla) l'a légitimé avec le nouveau Statut inconstitutionnel encouragé par Zapatero, l'irresponsable.

Les citoyens catalans libres de tout nationalisme s'y sont largement opposés dans la rue en octobre 2017 sous le slogan « Assez, retrouvons le bon sens ».

Puis, encore une fois, CIU, avec Plus loin et Puigdemontet d'autres partis sécessionnistes, ainsi que des associations institutionnelles, comme l'AMI, et des associations civiles comme l'ANC, ont créé ad hoc, a conduit la société catalane au processus insurrectionnel de 2017. L’État de droit a répondu tardivement et mal par l’art. 155 CE, incapable d’inverser le désordre sécessionniste. Les citoyens catalans libres de tout nationalisme s'y sont largement opposés dans la rue en octobre 2017 sous le slogan « Assez, retrouvons le bon sens ». Dans le cadre de l'art. En 155 EC, l'État a convoqué des élections en 2017, la somme des partis sécessionnistes a repris le pouvoir, malgré le fait que la somme des forces constitutionnelles a obtenu plus de voix, mais moins de sièges grâce au système électoral irrationnel. L'agitation sécessionniste s'est poursuivie avec ERC, Aragonais à la Generalitat, et avec Puigdemont en Belgique, fuyant la justice, se pavanant dans l'Espagne « antidémocratique ». Les élites sécessionnistes ont conduit à des violences qui ont dominé les rues avec l’euphémisme « tsunami démocratique », désormais considéré comme une organisation terroriste.

Pour empoisonner encore plus la situation, entre en scène la majorité forcée de Sánchez (PSOE), qui, pour prendre le pouvoir en 2018, comptait sur les sécessionnistes basques et catalans qui voyaient une occasion en or de renforcer leurs visées anti-espagnoles. Contrevenir à la logique constitutionnelle de l’art. 155 candidats, Il a gracié les personnes reconnues coupables de crimes de sédition, de détournement de fonds et de désobéissance.. Or, sa dépendance à l'égard des sécessionnistes le conduit à accorder, contre toute raison constitutionnelle, l'amnistie pour leurs crimes ; C'est-à-dire que c'est l'État qui a commis le crime en les condamnant. Si la loi d'amnistie est finalement approuvée par le Congrès des députés, malgré le veto du Sénat, l'arbitraire, c'est-à-dire le jeu des intérêts de pouvoir, fera partie de l'ordre établi en dissolvant sa pierre angulaire : l'intégrité de l'État de droit, à moins qu'il conflits avec la justice européenne.

Les récentes élections régionales catalanes doivent être replacées dans ce cadre incivil et belliqueux exposé, nécessairement synthétique.

En première approximation, voici les faits : les élections ont eu lieu le dimanche 12, aucun parti n'a obtenu la majorité pour gouverner (il est faux qu'Illa du PSC ait gagné. Au Parlement de 1984, il a obtenu un nombre similaire de voix et au législature de 1999, plus d'un million, mais il n'a pas gouverné) ; certains ont augmenté (PP et PSC) ; d'autres ont chuté (ERC, CUP, Comuns) ; d'autres ont disparu (Cs) ; un autre est venu (AC) ; un autre a maintenu ses sièges, mais avec plus de voix (Vox) et ; d’autres, comme Junts, sont restés si l’on regarde leurs données lors d’autres élections sous d’autres noms. La différence est que cette fois la somme des partis sécessionnistes ne donne pas la majorité, mais si, en revanche, la somme des partis constitutionnels, selon la classification notée au début, mais c'est impensable,anathème s'asseoir! unir le PSC, Comuns, PP et Vox (74 sièges) dans un programme de base qui remet la Catalogne sur le chemin constitutionnel.

Beaucoup de ces partis ont imprégné le cadre conceptuel des sécessionnistes : ils sont comme des vêtements réversibles : constitutionnels et/ou souverainistes selon les intérêts. Quelqu'un peut-il imaginer qu'Illa président inversera le génocide de l’espagnol dans les classes catalanes ; cela garantira le pluralisme des médias publics ; cela éliminera le coût absurde des « ambassades » dans le monde entier; qui fera respecter la Constitution pour que les symboles espagnols soient présents depuis son bureau jusqu'à la dernière mairie…

Ainsi, la possibilité d’avoir un gouvernement dans les délais ne dépend pas d’une analyse rationnelle mais de pactes entre partis, de calculs, de transferts et d’avantages. Hors répétition des élections, trois options sont possibles : la « tripartite » (PSC, ERC, Comuns) ; celui de « Puigdement président» (Junts, ERC, CUP) avec l'abstention du PSC ; les « constitutionnels » (PSC, PP) avec l’abstention de VOX. Mais attention, les manipulations partisanes ont déjà commencé, d'une part la conspiration du PSOE avec Junts (Santos Cerdan et Puigdemont) se réunit secrètement en Suisse, le corrompu Junqueras (c'est de la corruption politique que de se rebeller contre la Constitution) revient à l'avant-garde de l'ERC après la débâcle électorale et le retrait d'Aragonés. L'expérimenté Joan Tarda (ERC) choisit d’investir Illa, c'est-à-dire une autre tripartite. Avec cela, ERC obtiendrait, malgré son désaveu électoral, un triple pouvoir : à la Generalitat, continuer à obtenir des avantages de Sánchez et marginaliser Puigdemont (Sánchez a moins besoin de lui qu'il ne le pense).

Les facteurs de déclin

Ces manipulations politiques des votes citoyens nous éloignent de la qualité démocratique. La culture politique créée au cours de quatre décennies remet en question notre modèle électoral et partisan, qui nous rapproche des systèmes antilibéraux typiques des fausses démocraties.

Dans le cas catalan, certains facteurs expliquent le déclin de notre système de représentation démocratique :

1. Système électoral proportionnel. Ou biaisé, puisque les votes ne valent pas la même chose dans les 4 provinces. Cela profite aux sécessionnistes. Un siège à Barcelone vaut 48 000 voix ; un de Lérida, 21 000. Les trois petites provinces comptent plus de députés par habitant (Tarragone, 18 ; Gérone, 17 et Lérida, 15) que Barcelone (85).

Elle n’est pas plus démocratique, elle favorise simplement la fragmentation, la dispersion des efforts, les manœuvres égoïstes de partis extérieurs à l’intérêt général et, in fine, l’instabilité chronique du système. D'autres pays dotés de modèles proportionnels ont évolué vers des modèles plus représentatifs, comme le système mixte équilibré (en vigueur en Allemagne) ou à prédominance majoritaire (en vigueur au Japon).

2. Dualité droite et gauche. En Espagne, il n’existe pas de tradition d’union constitutionnelle de droite et de gauche, comme dans d’autres démocraties, comme en Allemagne (Grosse koalition). Dans notre cas, les cordons d'exclusion prévalent.

3. Unité des partis sécessionnistes. Ils peuvent rivaliser, mais ils s’unissent pour maintenir leur pouvoir anti-espagnol. Ainsi dans 8 législatures sur 14 (57,14%). Dans ces élections, ils ne s’additionnent pas.

4. Incompatibilité jusqu'à l'exclusion des partis constitutionnels. Entre PSC et PP ; entre PSC et VOX, qualifiés d'ultra par les socialistes ; entre PP et Comuns; entre PP et Vox, mais ils se sont mis d’accord dans des gouvernements autonomes.

L’analyse des données et des pactes électoraux dans les 14 législatures catalanes révèle la réalité suivante qui constitue une culture politique spécifique, loin des normes de qualité démocratique représentative :

– Par votes valides: Les partis sécessionnistes ont eu la majorité dans sept législatures et les partis constitutionnels ont eu la majorité dans sept (50%-50%), mais…

– Par les gouvernements constitués : trois majorités absolues d'un parti du CIU (21,4%) ; huit des pactes de partis sécessionnistes ; deux de pactes mixtes sécessionnistes/constitutionnels (les tripartites entre 2003-2010) ; l'actuel est manquant. C'est-à-dire que le système est saisi, c'est-à-dire bloqué, saisi. De nombreux citoyens ont décidé depuis longtemps de ne pas participer aux élections, c'est pourquoi le taux d'abstention est si élevé (plus de 40 % dans sept législatures, soit 50 %) ; entre autres raisons, ils ne se sentent pas représentés.

Par conséquent, les données et les raisons présentées démontrent que, par action et omission, nous avons créé une culture de représentation démocratique gérée par les partis. à part les citoyens. Du point de vue de la représentativité réelle, il s’agit d’une fraude démocratique car les citoyens ne déterminent pas le gouvernement par leur vote mais plutôt la démocratie de parti. Même en admettant qu’il n’existe pas de système électoral idéal, gagner à titre représentatif est possible et implique de garantir que ce sont les citoyens, et non les partis, qui déterminent le gouvernement et l’opposition le soir des élections.

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