Procès pour attentat de Nice : Huit personnes accusées de rôles dans le déchaînement d'un camion en 2016

Procès pour attentat de Nice : Huit personnes accusées de rôles dans le déchaînement d’un camion en 2016

Huit personnes sont jugées pour leurs rôles présumés dans l’attentat terroriste de Nice en 2016, le deuxième plus meurtrier sur le sol français.

Six hommes et une femme comparaîtront devant le tribunal, accusés d’avoir comploté pour aider le terroriste qui a conduit un camion dans la foule le 14 juillet, avant d’être tué par la police.

Un huitième suspect, actuellement détenu en Tunisie, est jugé par contumace.

Trois suspects sont accusés d’appartenir à une « association terroriste », tandis que cinq sont jugés pour « trafic d’armes ».

Certains des accusés ont accompagné l’agresseur dans le même camion à Nice quelques jours avant l’attaque, tandis que d’autres lui ont fourni des armes, ont indiqué les procureurs.

Ils ont tous été initialement accusés d’être « complices » de l’attentat, mais les charges ont été abandonnées après quatre ans d’enquêtes judiciaires.

Deux personnes jugées ont la double nationalité franco-tunisienne, tandis que deux autres sont tunisiennes et quatre sont originaires d’Albanie. Un neuvième suspect dans cette affaire s’est suicidé en détention en juin 2018.

Les procureurs demandent des peines de prison allant de 5 ans à la réclusion à perpétuité.

Au deuxième jour d’audience, les suspects ont tous nié tout lien avec le terrorisme et ont déclaré au tribunal qu’ils avaient été piégés ou capturés par l’agresseur.

Que s’est-il passé lors de l’attentat au camion de Nice ?

Le 14 juillet 2016, les gens se rassemblaient dans les villes de France pour célébrer le 14 juillet. A Nice, des milliers d’habitants et de touristes se sont rassemblés sur la Promenade des Anglais pour assister au feu d’artifice annuel.

Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un chauffeur-livreur tunisien de 31 ans qui vivait dans la ville, conduisait un camion blanc vers la foule, juste au moment où le feu d’artifice se terminait.

Il a délibérément conduit le camion de 19 tonnes sur le trottoir à grande vitesse et a zigzagué sur la route sur près de deux kilomètres, heurtant des piétons.

Quatre-vingt-six personnes ont été tuées et plus de 400 autres ont été blessées dans le saccage.

Alors que le camion arrivait au niveau d’un complexe hôtelier de luxe, la police française a engagé l’agresseur dans une fusillade et l’a abattu.

Deux jours plus tard, l’attaque a été revendiquée par des membres du groupe extrémiste dit État islamique (EI). Les enquêteurs affirment que l’agresseur s’est inspiré de la propagande du groupe extrémiste mais n’ont trouvé aucune preuve d’un lien direct.

Une ville encore en convalescence

Le procès devant la cour d’assises spéciale de Paris a été qualifié de « moment commémoratif » par les avocats. Il devrait durer jusqu’en décembre, avec l’ancien président français François Hollande parmi ceux qui devraient s’adresser au tribunal.

Il vient également à peine deux mois après 20 personnes ont été condamnées pour leur rôle dans les attentats terroristes de novembre 2015 à Paris.

Six ans après l’attentat de Nice, des centaines de victimes attendent toujours des réponses et les avocats ont souligné que le procès de Paris pourrait être « frustrant ».

« Il y aura beaucoup de questions auxquelles personne ne pourra répondre », a déclaré Eric Morain, avocat de la Fédération nationale des victimes d’attentats (Fenvac).

Près de 900 personnes se sont constituées parties civiles dans le procès, tandis qu’environ 2 500 personnes ont été indemnisées en tant que victimes de l’attentat.

Le mois dernier, le ministre français de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a déclaré que 91 % de ces victimes avaient reçu une offre d’indemnisation.

« Nous essayons de préparer les victimes au fait que les peines risquent de ne pas être à la mesure de leurs souffrances », a déclaré Antoine Casubolo-Ferro, l’un des avocats de l’Association française des victimes du terrorisme (AFVT).

Le procès de plusieurs mois représentera également « un moment important de mémoire », a-t-il ajouté.

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