Macron soutient « l’autonomie » de la Corse « au sein de la République française »
Le président français Emmanuel Macron a soutenu jeudi un statut d’autonomie pour la Corse « au sein de la République française », tout en avertissant que toute délégation de pouvoirs pour l’île méditerranéenne doit être convenue avec l’État français – et non « contre » lui.
S’adressant à l’Assemblée de Corse lors d’un déplacement à Ajaccio, Macron a déclaré qu’il était temps de « construire l’autonomie de la Corse au sein de la République », qualifiant cette décision d’« historique ».
« Nous devons aller de l’avant, et pour ce faire, nous devons inclure la Corse dans notre Constitution », a-t-il déclaré devant une assemblée dominée par des nationalistes corses, dont certains prônent l’indépendance de la France.
Le président français a fixé un délai de six mois au gouvernement et aux partis politiques corses pour se mettre d’accord sur un projet de révision de la Constitution, qui serait ensuite examiné par le Parlement à Paris.
« Il ne s’agira pas d’une autonomie contre l’État, ni d’une autonomie sans l’État », a-t-il prévenu.
Le gouvernement Macron avait évoqué la perspective d’une autonomie pour la Corse à l’approche de l’élection présidentielle française de l’année dernière, dans l’espoir de calmer les violentes manifestations déclenchées par la mort en prison du nationaliste corse Yvan Colonna.
Les nationalistes corses, qui comprennent à la fois des séparatistes et des partisans de l’autonomie, réclament depuis longtemps de plus grands pouvoirs pour l’île et la reconnaissance du corse comme langue officielle.
De telles revendications restent très sensibles en France, où les politiciens vantent régulièrement la nécessité de protéger l’unité et l’identité nationale du pays.
Après des décennies de lutte violente, les nationalistes corses ont adopté le processus démocratique au cours de la dernière décennie. Mais les experts préviennent que la patience s’amenuise face à la frustration croissante face à l’absence de progrès.