Macron envisage de dissoudre l'Assemblée et de convoquer des élections avec les présidents des Chambres
Le chef de l'État français, Emmanuel Macron, a reçu ce mardi la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et son homologue du Sénat, Gérard Larcher, à l'Elysée. Les deux hommes politiques ont été reçus séparément par le président français, selon la radio. RTL.
Aux termes de l'article 12 de la Constitution française, le chef de l'Etat doit consulter les présidents des deux chambres législatives – l'Assemblée nationale et le Sénat – s'il souhaite dissoudre l'Assemblée.
Tout semble indiquer qu'Emmanuel Macron envisage la possibilité de convoquer des élections législatives anticipées en France, le tout dans l'intention de résoudre la crise politique que la démission de Sébastien Lecornu a provoquée dans le pays voisin. sortir de la crise provoquée par la démission de Sébastien Lecornu, son quatrième Premier ministre en seulement deux ans.
La visite à l'Elysée du président de l'Assemblée nationale et du président du Sénat a déclenché l'inquiétude en France sur la possibilité d'un nouvel appel aux urnes, sur fond de pressions et de critiques contre Macron de la gauche et de la droite, ainsi que de ses propres alliés centristes.
Le président français a déjà exprimé au début de cette semaine sa volonté de « prendre ses responsabilités » en cas d’échec à nouveau d’un autre gouvernement de coalition de centre-droit. Macron commence à manquer d’options, opposants, alliés et collègues commencent à ne voir que deux scénarios possibles en France : la dissolution de l’Assemblée nationale ou la démission de Macron.
Edouard Phillippe, premier Premier ministre de Macron et chef du parti Horizons, allié du chef de l'exécutif français, a demandé mardi à Macron de « planifier sa démission » et même de convoquer des élections présidentielles après l'approbation du budget d'urgence pour l'année prochaine. « Le temps presse et nous n'allons pas prolonger ce que nous avons vécu ces six derniers mois », a déclaré l'ancien Premier ministre. « Le jeu politique auquel nous participons tous est très douloureux », a déclaré Philippe.
Un autre premier ministre du centriste Macron, Gabriel Attal, le soi-disant dauphin d'Emmanuel Macron jusqu'à sa démission en juin 2024 suite à l'anticipation électorale, a déclaré sur la chaîne TFI : « Je ne comprends plus les décisions du président de la République ».
Les dirigeants du Rassemblement national, Marine Le Pen et Jordan Bardella, ont été très énergiques, avec un message très proche de celui des anciens alliés d'Emmanuel Macron : « J'appelle le président de la république à être à l'écoute des souffrances du pays, à sortir de son isolement et à dissoudre l'Assemblée nationale. » « Il faut consulter à nouveau les Français pour qu'ils élisent eux-mêmes une majorité », disent-ils depuis la formation de Le Pen.
La France veut des élections
A ce stade, 60% des Français sont favorables à une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale, contre 20% qui estiment que la crise institutionnelle pourrait être résolue par la nomination d'un nouveau Premier ministre, selon une enquête réalisée par Odoxa-BackBone pour Le Figaro.
De même, 70 % se déclarent « très » ou « assez » favorables à la démission d'Emmanuel Macron de la présidence, tandis que 87 % le considèrent « totalement ou partiellement responsable » de l'état actuel de crise politique constante dans le pays.
Bien que les critiques soient principalement dirigées contre Macron, les citoyens désignent également comme responsables de la stagnation politique aussi bien les partis de la coalition de centre-droit (85 %) que les groupes d’opposition (77 %), auxquels on attribue également une partie de la responsabilité du blocus institutionnel.
