Le président français Emmanuel Macron s'adressera à la nation après avoir promulgué la réforme des retraites

Le président français Emmanuel Macron s’adressera à la nation après avoir promulgué la réforme des retraites

Le président français Emmanuel Macron doit s’adresser à la nation lundi après avoir promulgué ses plans impopulaires visant à relever l’âge de la retraite dans le pays.

Il y a eu de nouvelles manifestations à travers le pays samedi, les syndicats qualifiant l’action du président français de « honteuse » et de « méprisante » – une amertume partagée dans les rues.

Macron a promulgué sa réforme des retraites dans la loi, qui comprend le relèvement de l’âge de la retraite à 64 ans après que le Conseil constitutionnel a approuvé vendredi le plan controversé malgré des mois de manifestations de masse qui ont nui à son leadership.

La décision du Conseil a consterné et enragé les critiques du régime de retraite. Des centaines de militants syndicaux et d’autres se sont rassemblés pacifiquement à Paris vendredi soir avant que certains groupes ne se séparent en marche vers la place historique de la Bastille et au-delà, incendiant des poubelles et des scooters alors que la police tirait des gaz lacrymogènes ou les repoussait.

Des manifestations improvisées et des émeutes ont également eu lieu dans les villes de Marseille, Lyon, Nantes et Rennes, dans le nord-ouest du pays, où un commissariat a été pris d’assaut et incendié.

Les syndicats français ont appelé à une grève nationale le 1er mai, ce que le secrétaire général de la CGT (Confédération générale des syndicats) a qualifié de « massive » et « sans précédent ».

« Nous appelons tous les salariés à inscrire cette date à leur agenda et à venir, avec leurs collègues, leurs voisins, leurs familles et leurs enfants. Ce sera festif, ce sera important », a-t-elle ajouté.

Les syndicats et les opposants politiques de Macron se sont engagés à maintenir la pression sur le gouvernement pour qu’il retire le projet de loi et les militants ont menacé samedi de nouvelles manifestations dispersées.

Le bureau de Macron a déclaré qu’il promulguerait la loi dans les prochains jours et il a déclaré qu’il souhaitait qu’elle soit mise en œuvre d’ici la fin de l’année. La Première ministre Elisabeth Borne a déclaré que la décision de vendredi « marque la fin de la voie institutionnelle et démocratique de cette réforme », ajoutant qu’il n’y avait « pas de vainqueur » dans ce qui s’est transformé en une impasse nationale et les pires troubles sociaux en France depuis des années.

Le conseil a rejeté certaines mesures du projet de loi sur les retraites, mais l’âge plus élevé était au cœur du plan de Macron et la cible de la colère des manifestants. Le gouvernement a fait valoir que la réforme était nécessaire pour maintenir le système de retraite à flot alors que la population vieillit; Les opposants ont proposé d’augmenter les impôts des riches ou des employeurs à la place et ont déclaré que les changements menaçaient un filet de sécurité sociale durement gagné.

Dans une décision distincte mais connexe, le conseil a rejeté une demande d’avocats de gauche visant à autoriser un éventuel référendum sur la consécration de 62 ans comme âge officiel maximum de la retraite. Le conseil statuera sur une deuxième demande similaire le mois prochain.

Carl Pfeiffer, un retraité de 62 ans manifestant devant l’hôtel de ville, a prévenu que la décision du Conseil constitutionnel ne mettra pas fin aux tensions.

Les membres du conseil « sont irresponsables, car la colère qui viendra juste après dans le pays, c’est de leur faute », a-t-il dit.

La barman Lena Cayo, 22 ans, s’est dite déçue mais pas surprise par la décision.

« Nous protestons depuis tant de semaines et le gouvernement ne nous a pas entendus », a-t-elle déclaré. « Les travailleurs qui se sont mis en grève ou qui ont protesté contre la législation depuis janvier se battent « pour leurs droits, mais rien ne change ».

Alors que les tensions montaient quelques heures avant la décision, Macron a invité les syndicats à le rencontrer mardi quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel, a indiqué son bureau. Les syndicats ont rejeté l’invitation de Macron, notant qu’il avait refusé leurs précédentes offres de réunion, et ont appelé à de nouvelles manifestations de masse le 1er mai, journée internationale des droits des travailleurs.

Les syndicats ont été les organisateurs de 12 manifestations à l’échelle nationale depuis janvier et ont un rôle essentiel à jouer pour tenter de freiner les réactions excessives des manifestants. La violence par des poches de radicaux d’ultra-gauche a marqué les marches nationales autrement pacifiques.

Le projet d’augmentation de l’âge de la retraite devait être la mesure phare de Macron dans son second mandat.

La décision du conseil couronne des mois de débats tumultueux au parlement et de ferveur dans les rues.

Des manifestations spontanées ont eu lieu dans toute la France avant la décision du conseil de neuf membres. Les opposants à la réforme des retraites ont bloqué les points d’entrée dans certaines villes, dont Rouen à l’ouest et Marseille au sud, ralentissant ou arrêtant le trafic.

A lire également