Le moment est venu : transformer l’Europe en une puissance de startups

L’Europe se trouve à un carrefour critique dans sa quête pour devenir un leader mondial en matière d’innovation. Les startups contribuent de manière essentielle à la compétitivité économique, en stimulant la création d’emplois, en favorisant les percées technologiques et en stimulant la croissance à travers le monde. Pourtant, l’UE n’a pas encore pleinement exploité leur potentiel. Ce défi n'a jamais été aussi clair, en particulier à l'heure où l'Europe Startup Nations Alliance (ESNA) s'efforce d'améliorer les conditions de l'écosystème des startups de l'UE.

Le récent rapport de Mario Draghi nous le rappelle brutalement : pas une seule entreprise européenne fondée au cours des 50 dernières années n'a atteint une valorisation de 100 milliards d'euros, alors que les entreprises américaines atteignent régulièrement ce cap. C’est un signal d’alarme pour l’Europe. Si elle veut rester compétitive sur la scène mondiale, elle doit repenser et rationaliser son écosystème de startups, en favorisant les conditions nécessaires à une croissance durable. De plus, selon un autre rapport, cette fois rédigé par Enrico Letta, l’UE possède un vaste réservoir de données, d’expertise et de startups, encore sous-utilisé. Si ces ressources ne sont pas pleinement exploitées, il existe un risque que des acteurs mondiaux – mieux placés pour en tirer parti – prennent les devants. Cette occasion manquée pourrait nuire à l'autonomie stratégique et à la sécurité économique de l'Europe alors que d'autres régions exploitent le potentiel d'innovation inexploité de l'UE.

C’est un signal d’alarme pour l’Europe. Si elle veut rester compétitive sur la scène mondiale, elle doit repenser et rationaliser son écosystème de startups.

Alors que la Commission européenne entame un nouveau mandat, la présidente Ursula von der Leyen a formulé une vision ambitieuse pour le mandat 2024-29, axée sur la prospérité durable, les valeurs démocratiques et l'innovation. Au cœur de sa vision se trouve la création d’un « 28e régime », un cadre innovant permettant aux États membres de l’UE d’opter pour un système juridique partagé dans des domaines spécifiques. Ce régime pourrait surtout garantir la cohérence réglementaire dans toute l’Europe, au bénéfice des startups. Cette flexibilité est vitale si l’Europe veut cultiver un environnement de startup plus dynamique, allégeant les contraintes réglementaires tout en favorisant une croissance durable.

Par rapport à d’autres régions du monde, les startups européennes souffrent d’une fragmentation réglementaire, d’un financement limité en phase finale et de disparités sur le marché. Aux États-Unis, les startups bénéficient d’une réglementation relativement uniforme, ce qui facilite leur expansion d’un État à l’autre. Les startups européennes, en revanche, doivent naviguer dans 27 juridictions distinctes et diverses. Le rapport de Draghi souligne le besoin urgent d'un marché européen plus unifié, qui supprime ces barrières, favorise la collaboration transfrontalière et introduit une nouvelle approche pour soutenir les startups. La nécessité d’agir n’a jamais été aussi pressante.

Par rapport à d’autres régions du monde, les startups européennes souffrent de la fragmentation réglementaire, d’un financement limité en phase finale et de disparités sur le marché.

Un développement notable dans cet effort est la nomination du premier commissaire européen chargé des startups, de la recherche et de l'innovation. Ce nouveau rôle va au-delà de l'administration ; cela témoigne d’un engagement ferme à donner aux startups une voix forte dans la politique européenne. En répondant aux besoins des startups en matière de réglementation, de financement et de soutien aux écosystèmes, le commissaire aura un impact significatif sur le potentiel de l'Europe à devenir une destination de premier plan pour les talents entrepreneuriaux.

Des initiatives telles que les EU Startup Nations Standards, gérées par l'ESNA, jouent un rôle essentiel dans le renforcement de la position mondiale de l'Europe en promouvant les meilleures pratiques, en rationalisant les processus de visa pour les talents internationaux et en plaidant en faveur d'avantages fiscaux sur l'émission d'actions. Depuis mars 2021, l'ESNA se concentre sur la réalisation de la vision consistant à positionner l'Europe à l'avant-garde de l'écosystème mondial des startups. Sa collaboration avec ses membres vise à accélérer l'entrepreneuriat européen en améliorant les cadres politiques nationaux dans les États membres de l'UE, en les alignant sur les normes communes énoncées dans la Déclaration standard de l'UE sur les startups, et en identifiant et en mettant en œuvre en permanence les meilleures pratiques dans des politiques concrètes.

Le mandat 2024-29 de la présidente von der Leyen marque un moment charnière pour les startups européennes et la nécessité de positionner l'innovation comme la pierre angulaire d'une croissance durable. En soulignant la nécessité de politiques favorables aux startups, le commissaire chargé des startups jouera un rôle clé en reliant les ambitions plus larges de la Commission aux besoins spécifiques des entrepreneurs, favorisant ainsi un environnement politique davantage axé sur l'innovation à travers l'Europe. Bien que l’ESNA fonctionne de manière indépendante, ses objectifs s’alignent sur les objectifs plus larges de ce programme, ouvrant la voie à des réglementations cohérentes et à un financement durable.

Le nouveau Collège des commissaires offre une opportunité unique de placer les politiques axées sur les startups au cœur de sa stratégie économique. Pour réaliser son ambition de devenir l’économie la plus innovante au monde, l’Europe doit soutenir les startups à chaque étape du processus. La vision articulée par ESNA, conformément aux idées de Draghi et Letta, se concentre sur la simplification de l'entrée sur le marché et sur la priorité donnée aux politiques numériques qui responsabilisent les startups. Les entrepreneurs européens sont impatients de relever les défis mondiaux, mais ils ont besoin d'un écosystème qui les soutient pour prospérer. Pour y parvenir, il faut un engagement unifié de la part du Collège des commissaires, reconnaissant la politique des startups comme faisant partie intégrante de l'avenir économique de l'Europe.

Les 27 et 28 novembre, le Forum ESNA 2024 servira de plate-forme pour accélérer cet élan, réunissant les principales parties prenantes à Bruxelles pour discuter de ces questions urgentes et collaborer sur des solutions concrètes pour l'écosystème européen des startups.

L’Europe possède les outils, le talent et l’ambition nécessaires pour devenir un leader mondial en matière d’innovation. Grâce au travail préparatoire posé par l’ESNA, aux idées de Draghi et Letta et aux engagements du commissaire chargé des startups, la voie à suivre est claire – mais le temps presse. L'écosystème européen des startups n'est pas seulement un moteur économique, il représente également le potentiel du continent à devenir leader dans l'économie numérique mondiale. En adoptant des politiques qui suppriment les obstacles bureaucratiques et donnent la priorité aux investissements et aux talents, l’Europe peut se transformer en un pôle d’innovation prospère.

En adoptant des politiques qui suppriment les obstacles bureaucratiques et donnent la priorité aux investissements et aux talents, l’Europe peut se transformer en un pôle d’innovation prospère.

C'est le moment pour l'Europe de briller. Avec le soutien de l'ESNA pour créer le cadre approprié, le continent peut réaliser sa vision de devenir une formidable puissance entrepreneuriale, moteur de la croissance économique et du progrès technologique à l'échelle mondiale.


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