Le Kosovo ferme sa frontière avec la Serbie au milieu de la pire crise depuis des années
Le Kosovo a fermé mercredi sa principale frontière avec la Serbie au milieu de l’une des pires crises régionales de ces dernières années.
Les États-Unis et l’Union européenne ont appelé à une « désescalade inconditionnelle » alors que les tensions politiques éclatent entre les groupes ethniques de la région.
La semaine dernière, la Première ministre serbe Ana Brnabic a déclaré que la situation était « au bord du conflit armé ».
Plusieurs centaines de Serbes du Kosovo ont érigé des barrages routiers dans le nord du Kosovo depuis début décembre pour protester contre l’arrestation d’un ancien policier serbe, Dejan Pantic.
Il est sorti de prison et sera placé en résidence surveillée, selon son avocat mercredi.
Pantic a été arrêté le 10 décembre pour « terrorisme » après avoir prétendument agressé un policier du Kosovo lors d’une précédente manifestation.
Le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, a critiqué la décision du tribunal de libérer l’ex-policier en résidence surveillée.
« Je suis curieux de savoir qui est le procureur qui fait une demande et le juge qui approuve une décision de placer quelqu’un en résidence surveillée lorsqu’il a une accusation de terrorisme en cours », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
L’arrestation de Pantic a provoqué des semaines d’affrontements tendus, ponctués de coups de feu et d’explosions près des patrouilles de la force de maintien de la paix dirigée par l’OTAN et des journalistes.
Personne n’a été grièvement blessé.
Mardi soir, des dizaines de manifestants du côté serbe de la frontière ont bloqué la circulation vers Merdare, le principal poste frontière vers le Kosovo, avec des camions et des tracteurs.
« Ce barrage routier illégal a empêché la libre circulation des personnes et des biens, nous invitons donc nos citoyens et compatriotes à circuler par les autres postes frontières », a déclaré la police dans un communiqué.
Pristina a également appelé les forces de maintien de la paix de l’OTAN à dégager les barricades.
La Serbie ne reconnaît pas l’indépendance du Kosovo, son ancienne province du sud.
Le Kosovo, peuplé en très grande majorité d’Albanais, a proclamé son indépendance de Belgrade en 2008, avec le soutien de l’Occident.
La Serbie a encouragé les quelque 120 000 Serbes du Kosovo à défier les autorités locales, au milieu d’une poussée de Pristina pour établir sa souveraineté sur l’ensemble du territoire.
Début novembre, des centaines de policiers serbes, ainsi que des juges et autres officiers, ont démissionné en masse à Kovoso.
Ils protestaient contre une décision – désormais suspendue – des autorités de Pristina d’empêcher les Serbes vivant au Kosovo d’utiliser les plaques d’immatriculation délivrées par la Serbie.
Pour en savoir plus, regardez le reportage d’Euronews dans la vidéo ci-dessus.