L’armée soudanaise n’acceptera que la « reddition complète » de RSF
L’armée soudanaise a exclu jeudi des négociations avec la force paramilitaire baptisée Force de soutien rapide, ou RSF, affirmant qu’elle n’accepterait que sa reddition complète.
L’annonce a menacé la dernière tentative de cessez-le-feu de 24 heures déclarée entre les deux parties mercredi soir.
Le Soudan est au point de rupture, après avoir enduré cinq jours consécutifs de violence dans la capitale Khartoum et dans d’autres parties du pays. L’alarme a grandi que le système médical du pays était sur le point de s’effondrer, avec de nombreux hôpitaux contraints de fermer et d’autres à court de fournitures.
Quelques heures avant la fin de la trêve, l’armée a déclaré dans un communiqué qu’elle ne négocierait pas avec son rival, le RSF, sur la fin de la crise et ne discuterait que des conditions de sa reddition.
« Il n’y aurait pas de forces armées en dehors (du) système militaire », a-t-il déclaré.
Si la trêve s’effondrait complètement, cela marquerait le deuxième échec de la communauté internationale à pousser les deux principaux généraux soudanais – le chef de l’armée, le général Abdel Fattah Burhan et le commandant des RSF, le général Mohammed Hamdan Dagalo – à mettre fin à leur bataille pour le contrôle du pays.
Une trêve similaire mardi, intervenue après que le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est entretenu par téléphone avec les deux généraux, s’est effondrée presque immédiatement.
Au moins 330 personnes ont été tuées et 3 300 blessées dans les combats depuis qu’ils ont commencé samedi, a déclaré l’Organisation mondiale de la santé de l’ONU, mais le bilan est probablement plus élevé car de nombreux corps gisent dans les rues.
Une lutte pour le pouvoir
Les deux généraux se sont positionnés en sauveurs du Soudan et en gardiens de la démocratie – dans un pays qui n’a connu que de brefs intermèdes démocratiques.
Le coup d’État de 2021 orchestré par les généraux a fait dérailler la transition vers un régime civil.
Les batailles qui ont débuté samedi faisaient suite à d’âpres désaccords entre Burhan et Daglo sur le projet d’intégration des RSF dans l’armée régulière, condition essentielle d’un accord final visant à résumer la transition démocratique.
Tous deux prétendent contrôler des sites clés, dont l’aéroport et le palais présidentiel, dont aucun n’a pu être vérifié de manière indépendante.
Un certain nombre d’organisations ont temporairement suspendu leurs opérations dans le pays, où un tiers de la population a besoin d’aide et trois membres du personnel du Programme alimentaire mondial des Nations Unies figurent parmi les morts.