Tony Estanguet Jeux Olympiques Paris

La justice française enquête sur la rémunération du président du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris

Le Parquet national financier enquête sur la rémunération de Tony Estanguet, président du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, comme l’a rapporté une source proche du dossier à l’Agence France Presse. A moins de six mois de l’événement international, l’ancien athlète est sous le feu des projecteurs pour avoir perçu une rémunération annuelle de 270 000 euros brut jusqu’en 2020, un chiffre qui aurait dû être inférieur en vertu du statut légal du Comité, rapportent les médias locaux. L’organisme organisationnel défend la légalité du salaire de son dirigeant.

La police judiciaire est chargée de l’enquête depuis la semaine dernière, a indiqué la source à l’agence de presse française. Contacté par El País, le parquet a refusé de commenter cette affaire. « Nous ne souhaitons pas communiquer sur l’ouverture d’une éventuelle enquête », a-t-il précisé. La rémunération de Estanguetancien champion olympique et triple champion olympique, avait été libéré par le comité d’organisation lui-même en 2018 et son chiffre pourrait fluctuer de 20% en fonction de certains critères.

La rémunération aurait cependant dû être inférieure en raison du statut juridique du Comité, créé en décembre 2017 comme une association type loi 1901, selon les médias français. Les dirigeants de ce type d’association voient leur rémunération limitée à des niveaux considérablement inférieurs. Le Comité d’Organisation a exprimé sa surprise et affirme que le plafond ne s’applique pas à son instance mais aux associations à but non lucratif qui n’ont pas d’activité commerciale et ne paient donc pas d’impôts. « Contrairement aux associations à but non lucratif, pour lesquelles il existe un plafond sur la rémunération des dirigeants (…), Paris 2024 est soumise à la TVA de droit commun », précise-t-il au journal.

Il a également souligné auprès des médias locaux que la rémunération de son président était très strictement réglementée. « Le premier conseil d’administration du comité d’organisation a décidé et validé le 2 mars 2018 la rémunération de Tony Estanguet, en son absence, de manière souveraine et indépendante », a-t-il souligné. Concernant le montant de 270 000 euros brut par an, la Commission a souligné que ce chiffre a été décidé sur proposition d’un «comité de rémunération» composé d’« experts indépendants ». Les « modalités de paiement » ont également été validées par le contrôleur général économique et financier de l’Etat, a insisté l’instance, rappelant qu’elle fait l’objet d’un audit annuel.

Estanguet, 45 ans, était déjà sous le feu des projecteurs. En octobre, l’hebdomadaire emblématique Le Canard Enchaîné Il affirmait que le médaillé olympique avait créé une société qui facturait des « prestations non commerciales » au comité d’organisation. Début 2021, le Agence Française Anti-Corruption avait prévenu qu’il existait des « risques » de manque de probité et de « conflits d’intérêts ». Dans l’un des documents, l’agence cite le cas de la société Estanguet et la qualifie de « configuration atypique dans le cadre d’une association loi 1901 ».

La justice française avait déjà ouvert trois autres enquêtes financières sur l’organisation des Jeux olympiques. Les enquêtes ont été ouvertes en raison de soupçons de détournement de fonds dans l’attribution de contrats et de favoritisme. La police a perquisitionné le siège du comité d’organisation en juin, un an avant le début des Jeux, qui se tiendront du 26 juillet au 11 août.

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