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France, en tension: Bayrou fait face à une motion de confiance tandis que l'extrême droite cherche à capitaliser sur la crise

L'Assemblée nationale française se prépare ce lundi à une session chargée de tension politique et de conséquences historiques. Le Premier ministre François Bayrou a qualifié une motion de confiance qui, selon tous les calculs, ne dépassera pas. La défaite presque sûre ouvre la porte à un changement de Matignon – le siège du gouvernement – et laisse le président Emmanuel Macron devant un carrefour: désigner un nouveau Premier ministre avec un parlement fragmenté et au milieu de la guerre des blocs.

Avec le centriste Bayrou à l'automne libre, deux forces se sont précipitées pour se présenter comme des alternatives gouvernementales: le Parti socialiste (PS) et l'ultra-droit de Marine Le Pen, soutenu par son dauphin, Jordan Bardella. Les deux pôles, qui représentent des projets politiques opposés, cherchent à se rédiger dans la solution à la paralysie institutionnelle qui entraîne la France des premières législatures de 2024.



La démission annoncée de Bayroun

Bayrou a lui-même reconnu, entre les lignes, son sort lorsqu'il a décidé de soumettre son projet budgétaire de 2026 – qui comprend un ajustement de 44 000 millions d'euros – à l'examen de l'Assemblée par une motion de confiance. Un geste interprété dans les couloirs du palais du Bourbon comme un mouvement plus symbolique, conscient qu'il n'avait pas le soutien nécessaire.

Le chef centriste, un élément clé du bloc macroniste, a tenté de présenter le vote comme une preuve de la responsabilité collective. Hier, il a insisté sur le fait que ceux qui le démolir seront « irresponsables » incapables d'offrir des alternatives viables. Cependant, ses critiques de l'opposition – qui accuse d'être dans la « guerre civile ouverte » – semblent plus l'adieu amer d'un leader acculé que l'argument de quelqu'un avec des options pour inverser le résultat.

Les socialistes postulants: Faure est vu dans Matignon

Dans le domaine de la gauche, le premier secrétaire socialiste, Olivier Faure, a fait un pas en avant. « Pour moi, comme pour les autres socialistes, ce sera un oui », a-t-il déclaré en France 3 lorsqu'on lui a demandé s'il accepterait que la commission se formerait un gouvernement. Bien qu'il reconnaisse qu'il manquerait d'une majorité parlementaire stable, il élève un cadre «à gauche» prêt à négocier le «texte en texte» avec d'autres forces.

Faure aspire que, s'il est nommé, le président Macron le légitime avec le mandat de la recherche d'un consensus spécifique. Dans la pratique, cela signifierait un gouvernement minoritaire qui dépendrait de l'évolution du vote des différentes banques dans chaque initiative législative.

Le socialiste, cependant, fait face à un obstacle ailé: la relation froide avec la France Insumisa (LFI), le parti Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier a clairement indiqué qu'il ne participera pas à un cabinet dirigé par le PS et que sa véritable ambition est la démission de Macron, pour laquelle il a même présenté une motion de licenciement sans réelles options pour prospérer.

La fracture à gauche: les socialistes contre les insumisos

La distance entre Faure et Mélenchon est notoire. Le premier reconnaît que « plusieurs mois » ne sont pas parlés, et le second a consacré un rassemblement samedi pour lancer des attaques dures contre le leadership socialiste. Dans ce contexte, le PS craint que le manque de compréhension de LFI ne le laisse sans base suffisante pour soutenir un gouvernement.

L'arithmétique parlementaire confirme que la fragilité: sans les 71 députés de Mélenchon, la gauche ajoute à peine 120 sièges dans une chambre de 577. Le calcul montre que toute initiative socialiste serait à la merci d'alliances temporaires avec les conservateurs, les centristes dissidents ou même avec les députés d'ultra-droit, un scénario qui testerait la cohérence idéologique de Faure.

Malgré cela, le chef socialiste maintient l'optimisme. « Pensez-vous que LFI pourrait voter contre un gouvernement qui a favorisé l'activité économique et appliquer une politique keynésienne? » Il a demandé rhétoriquement, confiant qu'au moins une partie du bloc Insumiso ne bloquerait pas les mesures partagées.

Le doute du droit conservateur: opposition ou attente

L'hypothèse d'un gouvernement socialiste a également ouvert un débat intense dans les rangs des républicains (LR). Les conservateurs sont divisés entre la tentation de frapper immédiatement un cabinet de gauche et la prudence d'attendre pour évaluer leur orientation politique.

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, était catégorique: « Vous devez faire tout son possible pour l'éviter », a-t-il déclaré à propos de la possibilité d'un Premier ministre socialiste. D'un autre côté, Laurent Wauquie, chef du groupe parlementaire de l'Assemblée, a précisé qu'il ne soutiendrait pas l'investiture de Faure, mais qu'il ne promouvrait pas automatiquement sa censure. Pour lui, la stabilité nationale nous oblige à donner une certaine marge.

Le secrétaire général de LR, Othman Nasrou, a tenté de régler la question en déclarant que, en tout cas, « si la gauche est à Matignon, la droite sera dans l'opposition. » Une position qui confirme le manque d'enthousiasme des conservateurs pour tout scénario qui n'implique pas la récupération de l'initiative gouvernementale eux-mêmes.

Marine Le Pen et l'ultraderecha sentent la puissance

Le grand bénéficiaire de la crise pourrait être Marine Le Pen. Le chef du groupe national (RN) perçoit à l'automne de Bayrou une occasion d'accélérer son offensive d'usure contre Macron. Depuis son fief Hénin-Beaumont, Le Pen a insisté ce week-end qu'un nouveau Premier ministre nommé par le président ne serait rien de plus qu'une tentative de « gagner du temps » sans résoudre les problèmes structurels du pays.

« Ce dont notre pays a besoin, c'est une alternance pragmatique », a-t-il proclamé, tout en revendiquant les premières élections législatives qui renvoient le mot aux Français. À son avis, la France subit une « suffocation démocratique » à cause de Macron et « The System Parties ».

L'Ultra-Right est déclaré une liste pour assumer les responsabilités du gouvernement. Son pari est de placer Jordan Bardella à Matignon, le jeune président de la RN que Le Pen présente comme son héritier politique. Bardella, âgée de seulement 29 ans, est devenue le visage visible d'un parti qui aspire à capitaliser sur les citoyens et ne cache pas sa volonté de gouverner « au nom du français oublié ».

La stratégie du Pen a une nuance personnelle: il ne pouvait pas choisir de renouveler son siège en cas de premières législatures en raison d'une récente condamnation pour le détournement de fonds liée au financement de son parti. Loin de se retirer, le chef prétend être disposé à « sacrifier tous les mandats de la terre » en faveur des intérêts du pays.

Ce discours de sacrifice personnel nourrit son récit de leader qui est mis au service de la nation, bien que ses critiques l'accusent d'opportunisme et cherchent à protéger la montée de Bardella.

Macron, l'arbitre de la crise

Au milieu de cet échec politique, Emmanuel Macron conserve la clé de Matignon. Selon la Constitution, le président a le pouvoir de nommer le Premier ministre, mais doit prendre en compte la corrélation des forces à l'Assemblée pour éviter un gouvernement condamné à la paralysie. Sa décision, après la chute prévisible de Bayrou, sera décisive.

Macron fait face à un dilemme: opter pour un profil de gauche modéré comme Faure, avec un risque d'instabilité immédiate, ou résister à la livraison de la barre à l'opposition et à parier sur un nom de son propre environnement qui, cependant, n'aurait pas également de majorité. L'option d'appeler les premières élections législatives est la plus risquée, car elle ouvrirait la porte à un triomphe d'ultra-droit dans un contexte de mécontentement social et d'usure présidentielle.





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