Brésil : début des procès des émeutiers pro-Bolsonaro qui ont saccagé des bureaux du gouvernement en janvier
Quatre hommes sont jugés à Brasilia, accusés de crimes, notamment de conspiration criminelle armée, de soulèvement violent contre l’État de droit et de tentative de coup d’État.
La Haute Cour du Brésil a ouvert les premiers procès concernant les émeutes du 8 janvier à Brasilia par les partisans de l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro.
Les quatre premiers accusés, jugés devant la Cour suprême de la capitale brésilienne, réclamaient le renversement du successeur de Bolsonaro, Luiz Inacio Lula da Silva.
Le Congrès et la Cour suprême du Brésil ont été saccagés ce jour-là par des milliers de partisans de Bolsonaro.
Les émeutiers ont brisé des fenêtres, jeté des meubles dans des fontaines, vandalisé des œuvres d’art et transformé l’estrade centrale du Sénat en toboggan.
Les émeutes ont profondément ébranlé la nation qui reste divisée par la victoire serrée du président de gauche Lula sur Bolsonaro lors de la course présidentielle d’octobre 2022 au Brésil. Ce désordre a inévitablement fait l’objet de comparaisons avec l’invasion du Capitole américain le 6 janvier 2021 par les partisans du président de l’époque, Donald Trump.
Le procureur Carlos Frederico Santos a qualifié cette affaire de « jalon » pour le Brésil, qui est revenu à la démocratie dans les années 1980 après deux décennies de dictature militaire.
« Nous avons tourné la page du temps des coups d’État. Ceux qui adhèrent à l’idée fallacieuse selon laquelle le pouvoir peut être conquis par la violence et en violation des normes constitutionnelles doivent répondre des crimes qui en résultent », a-t-il déclaré au tribunal.
Le juge principal chargé de l’affaire, Alexandre de Moraes, a ouvert la séance en déclarant que la Cour suprême examinerait un total de « 232 affaires impliquant les crimes présumés les plus graves, dont les quatre premières seront jugées aujourd’hui ».
Les quatre hommes jugés, âgés de 24 à 52 ans, sont accusés de crimes, notamment d’association de malfaiteurs armés, de soulèvement violent contre l’État de droit et de tentative de coup d’État.
Ils risquent chacun jusqu’à 30 ans de prison au total.
Ils ont nié les accusations portées contre eux, affirmant qu’ils pensaient que les manifestations seraient pacifiques.