EL PAÍS

Barnier cède à Le Pen en renonçant à allumer la lumière pour tenter de sauver le gouvernement français

Le gouvernement français se dirige à nouveau vers le gouffre si la gauche et l'extrême droite décident de mettre à exécution leur menace de présenter et de voter conjointement une motion de censure la semaine prochaine. La décision sera prise en fonction du contenu des budgets, annonce l'opposition, et surtout de la méthode choisie pour les approuver. Si le Premier ministre Michel Barnier choisit d'utiliser l'article 49.3 de la Constitution et de le faire par décret (il a lui-même dit que c'est « probable »), la coalition de gauche présentera la motion et le Rassemblement national (RN) je voterai là-dessus. L'Exécutif, conscient que la menace est devenue de plus en plus réelle ces dernières heures, cherche une solution et a commencé par renoncer à la hausse du prix de l'électricité qui gênait l'extrême droite.

Le gouvernement est « prêt à faire des concessions mesurées », notamment en matière de taxation de l'électricité, mais met en garde l'opposition contre le risque d'un « saut dans le déficit budgétaire » si les comptes ne sont pas approuvés, a annoncé dans la matinée le ministre de l'électricité. Économie et Finance, Antoine Armand. Peu de temps après, Barnier concède une interview dans un journal ―le canal privilégié du droit pour envoyer des messages politiques― où il a confirmé le transfert. « J'ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l'électricité dans le projet de loi de finances 2025. Cela permettra une baisse des prix de l'électricité de 14%, ce qui ira bien au-delà des 9% initialement prévus. »

L'extrême droite a célébré le retrait de Barnier comme le premier trophée de la course qui s'est ouverte lundi lorsque Marine Le Pen a rencontré le Premier ministre et a soulevé ses exigences pour lui permettre de rester au pouvoir. « Barnier recule devant les députés RN et le prix de l'électricité va baisser », a célébré la porte-parole des députés RN, Laure Lavalette, sur le réseau social énergie, a insisté Jordan Bardella, président du RN, sur le même réseau social. réseau. Mais la responsable de l'ensemble de l'opération, Marine Le Pen, a continué de faire pression. « Ce n'est pas suffisant. C'est jeudi. « Vous avez jusqu'à lundi », a-t-il déclaré à , maintenant sa menace de motion de censure.

Barnier, cependant, pour tenter d'atténuer l'image de capitulation face à l'extrême droite, a souligné que le RN n'était pas le seul parti à pousser dans ce sens. « Que ce soit surtout [parlamentaria] ou parmi les leaders de l'opposition que j'ai reçus, presque tous m'ont demandé de changer de position», a-t-il déclaré dans l'entretien avec , où il a essayé de tempérer les esprits et d'envoyer un message d'ouverture à d'autres concessions. Le problème sera désormais de chercher ailleurs les 3 milliards qu'il entendait recevoir avec cette mesure, qui font partie d'un plan d'économies de 60 milliards d'euros qui vise à contenir le déficit public, qui augmentera cette année à 6,1%.

Le député et ancien ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a salué ce qu'il considère comme une « sage décision » et a remercié Barnier d'avoir tendu la main à l'opposition. Mais cette mesure ne suffira pas si l’Exécutif veut sortir vivant de ce Noël. Sa chute laisserait une nouvelle fois le président de la République, Emmanuel Macron, sans bouclier. En fait, à mesure que les hostilités s’intensifient, les voix s’élèvent pour réclamer sa démission afin de lancer un nouveau projet politique à partir de zéro. Barnier, dans l'interview, n'a pas voulu donner son avis sur ce sujet.

Le Premier ministre a en revanche annoncé une diminution significative des fonds publics destinés à couvrir les frais médicaux des immigrés en situation irrégulière, comme le demandait Le Pen : « Après des années d'augmentation, l'Aide médicale de l'État (AME), dont le coût s'élève à 1,2 milliard euros, fait déjà l'objet d'une stabilisation. Nous n'allons pas le supprimer, mais le « panier de services » couvert sera considérablement réduit, comme le proposent Patrick Stefanini et Claude Évin dans un récent rapport. En outre, l'année prochaine, nous entreprendrons une réforme de l'AME pour éviter les abus et les abus », a-t-il souligné, sans mentionner que la demande du parti de Le Pen repose sur la suppression de cette aide aux immigrés irréguliers.

A lire également