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Un journaliste français arrêté pour avoir couvert une opération d’espionnage en Egypte

Un journaliste français a été arrêté pour avoir publié des documents divulgués affirmant que les services de renseignement français avaient été utilisés pour cibler des civils en Égypte, suscitant des accusations d’attaque « inacceptable » contre la liberté de la presse.

Mardi, le domicile de la journaliste Ariane Lavrilleux a été perquisitionné et elle a été arrêtée pour être interrogée par des agents de la DGSI, le service de renseignement intérieur français, a annoncé Disclose sur X (anciennement Twitter).

Elle a dénoncé une « atteinte inacceptable au secret des sources », un point de vue rapidement soutenu par la Société des journalistes et Reporters sans frontières (RSF).

« Nous craignons que l’action de la DGSI ne porte atteinte au secret des sources », déclare RSF.

L’arrestation de Lavrilleux a été confirmée à l’AFP par une source proche du dossier.

Le site d’investigation Disclose a publié en novembre 2021 une série d’articles basés sur des centaines de documents secrets.

Ils ont montré comment les informations provenant d’une opération de contre-espionnage française en Égypte, baptisée « Sirli », ont été utilisées par l’État égyptien pour « une campagne d’assassinats arbitraires » contre les passeurs opérant le long de la frontière libyenne.

Les premiers articles de Disclose indiquaient que les forces françaises étaient complices d’au moins 19 attentats à la bombe contre des passeurs entre 2016 et 2018 dans la région.

Les documents montrent qu’il y a eu des avertissements de la part de responsables du gouvernement français, mais l’opération n’a pas été remise en question, a indiqué Disclose.

« Je suis consternée et inquiète de la multiplication des atteintes à la liberté d’informer et des mesures coercitives prises à l’encontre du journaliste de Disclose », a déclaré Virginie Marquet, avocate de Lavrilleux et Disclose.

« Cette perquisition risque de porter gravement atteinte au secret des sources des journalistes », a-t-elle déclaré, ajoutant que Lavrilleux n’avait « révélé que des informations d’intérêt public ».

Le ministère des Armées a porté plainte pour « violation du secret de la défense nationale » suite à la publication de l’article, et un dossier a été ouvert en juillet 2022 par le parquet de Paris, puis confié à la DGSI.

(FRANCE 24 avec AFP)

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