Portrait de Pompeu Gener, par Francesc Inglada.

« Monòlegs humorístics i extravagants », de Pompeu Gener : bohème française et humour « fumista »

D’humour, n’hi ha de moltes menes. Sarcastique, ironique, absurde, cynique, eschatologique, noir… Difficile, Albert Rossich, de trouver l’humour à l’état pur. Nous l’utilisons généralement comme mécanisme compensatoire pour servir une action plus importante : ridiculiser une personne, un costume ou une institution, offrir un cadeau ou créer un jeu linguistique rare et divertissant. L’humour n’est pas plus innocent et complexe, une fonction sociale et culturelle inestimable. Il permet de créer des liens, de suggérer des tensions et de faire preuve d’une acuité (verbale ou imaginative) qui vous distingue des autres, dans votre singularité.

L’une des périodes les plus humoristiques de la littérature catalane contemporaine est, sens dubte, le tombant du XIXe au XXe. Qui ne se souvient pas des visages de Santiago Rusiñol, associés à l’image de l’artiste ? Que dire du jeune Josep Carner, qui a eu la grâce de se poser en témoignage auprès de n’importe quel interlocuteur ? La bohème moderniste a créé des types humoristiques, d’une grande et royale popularité, parmi lesquels se distingue Pompeu Gener, le Pèius d’ (1891). Un livre qui comprend des heptasíl·labs avec « Mai farà discours bons / qui s’atipi de cigrons ». Ou le fameux « Pas de tothom qui porte des ulleres / ha nascut a Llavaneres ».

La carrière de Pompeu Gener, tendue entre bohème et dandysme, est le fruit de l’atmosphère culturelle de la fin du XIXe siècle. D’intérêt, depuis le petit, jusqu’aux sciences expérimentales, Gener étudie la pharmacie et les feu divers états à Paris, ce qui lui permettra d’entrer en contact avec le positivisme, courant qu’il introduisit, tous deux (1880), en Espagne. Défenseur de Nietzsche, il fut un écrivain controversé, lié au républicanisme fédéraliste, victime d’une « personnalité excessive » (selon les mémoires Mes ancêtres et moi). Les différents conseils philosophiques promus par l’auteur alternent entre des textes mineurs, avec ceux publiés par Adesiara al libre, qui se connectent aux attentes hilarantes et absurdes de la culture populaire d’un siècle.

Comme l’explique Anton M. Espadaler au document en première page du livre, les monographies sont influencées par la comédie irrévérencieuse que Gener avait découverte à Paris, grâce aux activités du groupe « hidròpates », basé sur le sens de l’humour qui fou batejat com un « fumeur ». D’idéologie diverse (parmi eux il y avait Léon Bloy, l’écrivain catholique anti-bourgeois qui l’a écrit, qui entendait dresser le portrait de tous les imbéciles du siècle), le langage de ces quêtes bohèmes se caractérise par un jeu verbal pré-surréaliste, à la fois dont l’objectif est de porter atteinte à l’ordre social.

La sympathie proverbiale de l’auteur se concrétise dans les vuit monolegs qui s’expriment dans le langage de la caricature, de la musique comique et du genre humoristique. À la manière d’Apel·les Mestres et de Santiago Rusiñol, Gener utilise le monòleg pour raconter des anecdotes qui, comme la célèbre xerrameca de , s’évaporent dans l’air. En ce sens, tous les trois parient sur un genre moderne dans son caractère éphémère et sans conséquence, bon marché et capable de représenter tout le monde, et qui donne un rôle principal absolu à l’acteur.

A (1903) et (1910) Gener pose des situations absurdes : un ivrogne qui rime des vers sur la diversité des gens qui peuplent la planète, un jeune homme qui doit inviter tous ses proches à manger, un barret qui philosophe sur le difficile encaix avec qualsevol cap , un dimoni caigut del cel, un discours évocateur de la passat et un somni futuriste qui annonce le mon espaterrant qui se produira après la révolution universelle, s’unissant au slogan « Voir les étoiles et provoquer des désastres ! ». Benvinguts au ravageur « fumeur » !

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