L’UE risque de revenir les mains vides du sommet chinois
L’Union européenne et la Chine ne prévoient pas jusqu’à présent de publier une déclaration commune après leur sommet très attendu de décembre, ont déclaré à POLITICO deux diplomates européens et un responsable de l’UE.
Bien qu’aucune décision n’ait encore été officiellement prise, l’absence d’engagement diplomatique commun mettrait en lumière les divisions croissantes entre les deux parties, après que la Commission européenne a lancé une enquête sur les subventions aux véhicules électriques fabriqués en Chine et qu’elle s’intéresse à d’autres secteurs tels que dispositifs médicaux et énergie éolienne.
Puisque la Chine accueille le sommet, Pékin est censé proposer la première ébauche, a déclaré l’un des diplomates, faisant écho à la pratique courante dans la diplomatie internationale (le diplomate, comme d’autres dans cet article, a bénéficié de l’anonymat pour parler librement du sommet). Mais avec seulement deux semaines avant la réunion et aucun projet encore en vue, il semble de plus en plus improbable que les deux parties parviennent à des engagements communs d’ici là.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, se rendront en Chine pour le sommet des 7 et 8 décembre – le premier sommet organisé sous ce format en quatre ans – dans un contexte de tensions géopolitiques accrues. Von der Leyen et Michel devraient rencontrer le président chinois Xi Jinping, sous la présidence du Premier ministre chinois Li Qiang.
Le sommet fait suite à une série de dialogues de haut niveau entre Bruxelles et Pékin, axés sur des questions telles que le commerce, l’énergie et les affaires numériques. Le plus haut diplomate de l’UE, Josep Borrell, s’est rendu en Chine à la mi-octobre.
Un deuxième responsable de l’UE a déclaré que les préparatifs du sommet et les contacts diplomatiques étaient actuellement en cours, et n’a pas exclu qu’une déclaration puisse encore être publiée. Mais le responsable a souligné que « les récents sommets UE-Chine n’ont pas donné lieu à une déclaration commune ».
La semaine dernière, von der Leyen a redoublé d’efforts dans un discours liminaire sur la nécessité d’enquêter sur les subventions industrielles de Pékin, appelant à une approche « lucide » face au durcissement de la posture mondiale de Pékin.
Xi et le président américain Joe Biden ont quant à eux consacré des points marginaux de leur réunion de la semaine dernière autour de l’intelligence artificielle et des pourparlers militaires de haut niveau, mais n’ont pas bougé sur les irritants les plus fondamentaux de leurs relations bilatérales.