Arthur Rimbaud

Les vers de Rimbaud

Alors que la France célèbre le centenaire du surréalisme – le 15 octobre 1924 André Breton publiera le Manifeste du surréalisme – il a été très opportun que, pour rééditer l'œuvre de ces taral·lirots huppés, s'ait publié, simultanément, deux éditions des poèmes d'Arthur Rimbaud (1854-1891), l'une en catalan Majorque – édition bilingue et traduction par Jaume Galmés, Barcelone, Éditions de 1984 – et l'autre en espagnol -, édition bilingue de Pedro Gandía, Madrid, Hermida Editores—, la cotisation au prix d'impression de 2024. Les deux livres les plus importants de Rimbaud, (édition payée par la jument seva, 1873, qui est presque entièrement perdue à cause de 'una fueta d'aigua) et (a càrrec de Verlaine, 1886, quand Rimbaud ja parcourait Etiòpia venent armes i altres coses ; rappelez-vous que va deixar d'escriure als dinou anys), ont conegut diverses éditions : beaucoup en castellà, i dues de ben notables en langue catalane : le pionnier celui de Josep Palau i Fabre, toujours réédité dans Proa, et celui de David Cuscó, publié dans Flâneur, 2022.

En castillan il y a eu quelques éditions du reste du septième ouvrage, mais en catalan en quelques instants, il est possible de conclure : pour la présentation des Edicions de 1984, si méritoire dans la diffusion de la littérature étrangère en Catalogne, un pays qui, sans une solide tradition indigène, fa bé d'acstar-se aux grands livres de la littérature universelle : uns, diguem-ne, édités avec garanties. Publier l'intégralité de la poésie de Rimbaud – nous le répétons : tout ce qui n'est pas les deux grands livres de l'auteur – pose un problème qui n'est pas mineur : prenez les six lettres, et elles peuvent aussi être, Rimbaud lui-même écrivait toutes ensemble « orella perchée sur la cadence », la prosòdie ou l'euphonie qui échappe au vers, et pour això autant la Saison qu'elles sont considérées sovint comme « poésie en prose ». De plus, incluez certains poèmes qui n'apparaissent pas dans les éditions actuelles. En ce sens, les titres catalans et espagnols présentent un petit malentendu. Si c'est le cas, le titre catalan est plus sincère. La plupart des critiques qui se sont consacrés à cet auteur ont souligné que les deux grands livres de Rimbaud ne sont pas compréhensibles s'ils n'incluent pas ses six poèmes en vers propre dit, qui est celui qui nous approvisionnera ; je dois donc pleurer pour cette double initiative coïncidente. Això oui: traduire de la poésie au sens latin, surtout celle qui s'ajuste à un mètre régulier et utilise la rime, est une opération isarda et paradoxale: maintenir, dans la traduction, à la fois le sens et le mètre original et les rimes est impossible du tout, ou quasi. Et le fait est que Rimbaud versifiait avec un talent qu'il avait comme petit —als «set anys», écrit-il—, suivant le formel lliçó, només formal, dels parnassians i de Verlaine, et la lliçó «moral», si es pot say així, de Baudelaire. Sachez simplement que l'auteur va remporter à plusieurs reprises le premier prix de composition en grec, français et latin au collège de la deuxième ville, Charleville. Vegeu quina perfecció : « Ver erat, et morbo Romae languebat inerti / Orbilius… » (« C'était le printemps, i Orbili [gramàtic i professor romà] llangia sense poder-se moure… »). Ce n'est pas Virgili, mais Déu-n'hi-do. Passer du français au catalan est plus facile qu'à l'espagnol, et pas seulement à cause de la petite différence qu'il y a entre moi, et la grande qu'il y a entre moi… Il faudrait que la comparaison soit suffisante pour dissuader tout traducteur vers l'espagnol. de la poésie française, mais Pedro Gandía a eu beaucoup de succès. Jaume Galmés aussi, mais si, d'un côté, il passe du français à une langue phonétiquement plus proche de l'espagnol, il ne peut éviter de forcer quelques hyperbâtons non présents à l'original, face au fait que Rimbaud était censé servir le sovint : « J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades / du flot bleu… », « Show hauria volgut als infants la daurada / de la mar blava » (« El vaixell ebri »). Tant se val; Les deux versions ont tellement de mérite, que ces petitesses justifient tous les soleils. Les deux éditions comprennent le célèbre poème (i mineur) 'Sonet del forat del cul' – thèmes eschatologiques étrangers à notre tradition -, dans lequel sont traduits les quarts de vers par i, comme celui dont vous avez le plus envie de parler : C'est celui qui attise les natges du cul lorsqu'ils sont rapprochés et lorsqu'ils sont attachés au bonnet au niveau de la taille. Tothom ne l'a jamais vu une seule fois. En quelque sorte, les deux traducteurs n'ont pas été obligés d'incorporer les poèmes de lui, que Rimbaud a écrit lors d'un dîner parisien – dans une chambre d'hôtel face à la rue -, qui agafava le nom de l'exclamation française !, avui menys viva que al seu temps, qui signifie : « A la merda », ou « « A fer punyetes », c'est ce que Rimbaud va décrire à presque tous ses seus contemporanis. Un traducteur mexicain va poser. Brillant.

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