Armenia and Azerbaijan bring fight over Nagorno-Karabakh to UN top court thumbnail

L’Arménie et l’Azerbaïdjan portent le conflit sur le Haut-Karabakh devant la plus haute juridiction de l’ONU

Les rivaux arméniens et azerbaïdjanais s’affrontent jeudi devant le plus haut tribunal de l’ONU, Erevan demandant aux juges de forcer Bakou à retirer ses troupes du Haut-Karabakh et de permettre aux Arméniens de souche déplacés de retourner en toute sécurité dans la région séparatiste.

Les audiences de la Cour internationale de Justice surviennent quelques semaines seulement après l’offensive éclair menée par l’Azerbaïdjan pour prendre le contrôle de la zone contestée du Haut-Karabakh pour la première fois en trois décennies.

L’opération d’une journée a déclenché un exode massif d’Arméniens de souche, la grande majorité des quelque 120 000 personnes vivant sur le territoire fuyant vers l’Arménie.

En savoir plusConflit du Haut-Karabakh : comment l’Azerbaïdjan a forcé l’Arménie à reculer

Les autorités séparatistes du Karabakh ont annoncé que la république autoproclamée serait dissoute le 1er janvier 2024.

L’Arménie a demandé à la CIJ d’ordonner à l’Azerbaïdjan de « retirer tout le personnel militaire et chargé de l’application des lois de tous les établissements civils du Haut-Karabakh ».

Il a également appelé la Cour à garantir que l’Azerbaïdjan « s’abstienne de prendre toute mesure… ayant pour effet de déplacer les Arméniens de souche restants… ou d’empêcher le retour sûr et rapide » des réfugiés.

La CIJ statue sur les différends entre États, mais si ses décisions sont juridiquement contraignantes, elle n’a aucun pouvoir pour les faire appliquer.

Les audiences de jeudi au légendaire Palais de la Paix à La Haye sont les dernières en date d’une longue bataille juridique entre les deux rivaux.

Chaque pays a accusé l’autre d’avoir violé un traité de l’ONU, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (ICERD).

Après l’opération militaire de septembre, Erevan a accusé l’Azerbaïdjan de mener une campagne de « nettoyage ethnique » pour débarrasser le Haut-Karabakh de sa population arménienne.

Mais Bakou nie fermement cette affirmation et a publiquement appelé les résidents arméniens du territoire à rester et à « se réintégrer » en Azerbaïdjan.

La région montagneuse du Haut-Karabakh était peuplée principalement d’Arméniens et fait partie de l’Azerbaïdjan depuis la chute de l’Empire russe.

Elle a proclamé unilatéralement son indépendance avec le soutien de l’Arménie lors de l’effondrement de l’Union soviétique en 1991.

À la suite de l’opération, les législateurs arméniens ont approuvé une étape clé vers l’adhésion à un autre tribunal international basé à La Haye : la Cour pénale internationale (CPI).

Cela a rendu furieux son allié traditionnel, la Russie, car la CPI a émis un mandat d’arrêt contre le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, suite à des allégations d’enlèvement d’enfants ukrainiens lors de l’invasion de Moscou.

(AFP)

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