EL PAÍS

La France conclut l’évacuation du Niger d’un millier de personnes, dont une vingtaine d’Espagnols

La France a mis fin aux opérations d’évacuation des ressortissants français, européens et autres du Niger, où un coup d’État a renversé le président Mohamed Bazoum la semaine dernière, comme l’a annoncé jeudi ministère des Relations extérieures du pays. Au total, 1 079 personnes – dont 577 Français, une vingtaine d’Espagnols et des citoyens d’un total de 50 nationalités – ont été évacuées depuis mardi dans quatre avions qui ont atterri à l’aéroport international Charles de Gaulle à Paris. Un dernier vol manque toujours à l’appel, qui devrait arriver dans la journée, a précisé la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, dans Twitter.

Une vingtaine d’Espagnols résidant au Niger sont arrivés ce jeudi matin à l’aéroport Charles De Gaulle de Paris à bord d’un des avions envoyés par les autorités françaises pour évacuer leur colonie et celle d’autres pays européens, selon le ministère des Affaires étrangères. Les citoyens espagnols ont été reçus par Victorio Redondo, l’ambassadeur d’Espagne en France, et Javier Herrera, le consul à Paris, et se sont vu proposer un hébergement dans un hôtel, en espérant que tout au long de la journée, ils pourront se rendre en Espagne dans un véhicule commercial. vol.

Les mêmes sources ont indiqué que l’avion de l’armée de l’air prêt à se rendre au Niger attend toujours d’obtenir l’autorisation d’atterrir à l’aéroport de Niamey, la capitale du pays du Sahel, puisque jusqu’à présent seulement plusieurs vols depuis la France et un depuis l’Italie. Lorsqu’il pourra faire le voyage, il ira chercher le reste des citoyens espagnols et d’autres Européens. Bien que la colonie espagnole au Niger soit estimée à un peu plus de 70 personnes, les Affaires étrangères n’ont pas révélé combien ont demandé à être rapatriées.

Le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a remercié son homologue française, Catherine Colonna, pour l’évacuation par le biais d’un tweet et a ajouté : « Nous continuons à travailler sur le terrain pour le reste de nos compatriotes ».

La décision française d’évacuer les citoyens a été prise après les manifestations hostiles qui ont eu lieu dimanche devant l’ambassade de France dans la capitale du Niger et les accusations de la junte contre l’ancienne puissance coloniale, qu’elle a accusée lundi d’avoir tenté « d’intervenir militairement ». » dans le pays, ce que Paris a rejeté. Le ministère français a également justifié l’évacuation en raison de la décision des autorités de fermer l’espace aérien.

Mesures de sécurité avant les manifestations

Compte tenu des nouvelles manifestations prévues ce jeudi, le ministère français des Affaires étrangères a demandé aux forces de sécurité nigériennes de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de sa légation diplomatique à Niamey. En un déclaration publiée le 2 aoûta rappelé que « la sécurité du siège et du personnel diplomatiques sont des obligations du droit international ».

Le président français Emmanuel Macron a réagi dimanche à la manifestation qui s’est déroulée devant l’ambassade à Niamey, où des milliers de personnes se sont rassemblées devant l’immeuble en criant des slogans hostiles à la France. Lors de la manifestation, la plaque de la mission diplomatique a également été arrachée, a rapporté l’Agence France Presse.

« N’importe quel [persona] Quiconque attaque des citoyens français, l’armée, des diplomates ou des bases françaises verra comment la France riposte immédiatement », a déclaré le président français, selon l’Élysée. Paris « ne tolérera aucune attaque contre la France et ses intérêts », a-t-il insisté.

Le premier vol d’évacuation a atterri tôt mercredi à Paris, avec 262 évacués à bord. En plus des Français, il y avait des citoyens d’autres pays, comme le Portugal, la Belgique, l’Éthiopie et le Liban. Au troisième vol, il y avait 736 évacués, dont 498 Français. Pour le moment, la France n’évacuera pas ses 1 500 soldats présents dans le pays, a rapporté l’état-major général. Le retrait des soldats « n’est pas à l’ordre du jour », a-t-il déclaré mardi.

Les frontières du Niger sont fermées aux vols commerciaux depuis que l’armée a renversé mercredi le président Mohamed Bazoum et son gouvernement démocratiquement élu lors du septième coup d’État militaire en moins de trois ans en Afrique de l’Ouest et du Centre. Le coup d’État a une fois de plus alimenté les inquiétudes concernant l’instabilité politique dans un pays qui a été secoué par quatre autres coups d’État depuis qu’il a obtenu son indépendance de la France en 1960, ainsi que plusieurs tentatives avortées, la dernière en 2021, quelques jours avant que Bazoum ne prenne bureau.

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