La France accuse Sánchez de rechercher un « gain politique » avec la reconnaissance de la Palestine
Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a accusé mercredi les pays européens qui ont récemment reconnu la Palestine comme Etat :Espagne, Irlande et Norvège— de vouloir tirer un profit politique de cette décision dans le cadre de la campagne électorale pour les élections européennes.
« La question dont nous sommes saisis aujourd'hui, et je l'ai dit très clairement à mes homologues espagnols et irlandais, est de savoir ce qui se passera demain après la question de la reconnaissance. Quelle est l’utilité diplomatique ?« , s'est demandé le ministre au Sénat français.
En ce sens, il a assuré que « La France n'adopte pas de position politique »sinon quoi « chercher des solutions diplomatiques à la crise ». « Dites-moi exactement ce que la reconnaissance espagnole a changé dans la situation à Gaza le lendemain. Rien », a-t-il déclaré devant les sénateurs.
Séjourné a réaffirmé que Paris était favorable à la solution à deux États et a donné l'exemple en collaborant avec les partenaires de la région au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a en attendant l'examen d'une proposition de résolution de l'Algérie pour condamner les récentes attaques contre Rafá.
La dureté des attaques israéliennes contre Gaza a réveillé un sentiment de soutien à la population palestinienne, qui s'est concrétisé dans certains cas par la reconnaissance de l'État palestinien par les puissances internationales malgré la réponse énergique d'Israël. qui a menacé de conséquences.
Macron appelle à des réformes essentielles en Palestine
De son côté, le président français Emmanuel Macron a demandé au président de l'Autorité palestinienne, Mahmud Abbas, dans un appel, de réaliser « des réformes essentielles » au sein des institutions en vue de la reconnaissance de l'État de Palestine.
Le président français a exprimé à Abbas son soutien à « une Autorité palestinienne réformée et renforcée, capable d'exercer ses responsabilités dans tous les territoires palestiniens », y compris la bande de Gazapour le bien du peuple palestinien ».
Macron a ainsi réitéré le « engagement » de Paris à « œuvrer à construire avec ses partenaires européens et arabes une vision commune de la paix qui offre des garanties de sécurité aux Palestiniens et aux Israéliens et inclut une perspective de reconnaissance de l'État de Palestine dans une dynamique utile ».
D'autre part, il a adressé « ses plus sincères condoléances au peuple palestinien pour le coût humain intolérable » de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza et après « une nouvelle tragédie » comme celle du camp de personnes déplacées de Rafá dimanche soir, qui a fait au moins 45 morts.
« Les deux présidents ont appelé à la cessation immédiate de l'intervention militaire israélienne à Gaza, comme l'a demandé la Cour internationale de Justice (CIJ). Il n'y a aujourd'hui aucune zone de sécurité à Rafah », L'Elysée l'a souligné dans un communiqué.
Macron a également souligné la détermination de la France à travailler avec l'Algérie et ses partenaires au Conseil de sécurité des Nations Unies pour faire adopter une résolution sur les derniers événements de Rafah.
Le président français avait déjà déclaré la veille qu'il « pleinement disposé » reconnaître l'État palestinien – comme l'ont fait l'Espagne, la Norvège et l'Irlande -, même s'il a assuré que cette étape devait être franchie « à un moment utile » et un consensus entre les principaux acteurs régionaux du Moyen-Orient, y compris Israël.