Comment Art Paris est devenu un rendez-vous incontournable de l’agenda des arts contemporains
Art Paris fête cette année ses 25 ans et s’est définitivement imposé sur la carte des rendez-vous incontournables de la création contemporaine et du marché de l’art.
Plus de 130 galeries françaises, européennes et internationales se réunissent sous la coupole de l’éphémère Grand Palais, au pied de la Tour Eiffel.
Pour le directeur de l’événement Guillaume Piens, son succès est le signe d’un tournant.
« Nous vivons un tournant historique où des galeries étrangères de renom s’installent désormais à Paris », déclare-t-il. « Avant c’était Londres, maintenant c’est Paris : Paris is the place to be.
« Et c’est vrai que c’est un moteur de notre succès. Et puis, je pense que l’importance d’Art Paris, c’est que c’est une foire ouverte à tous les publics, et ça met aussi en avant la scène française car 60% des exposants sont français. Là il y a aussi beaucoup de galeries étrangères, 40%, et certaines viennent de très loin. »
Le ministre français de la Culture est venu inaugurer l’événement. Elle a visité la galerie Saleh Barakat, venue de Beyrouth.
Son exposition « Exil: dépossession et résistance » organisée par Amanda Abi Khalil – explore le travail d’artistes vivant en exil.
« Où se place-t-on pour parler d’exil ? » demande Khalil. « Quelle est notre identité, quelle est notre couleur, quel est notre genre, quel est notre positionnement ? Et c’est ce regard critique que j’aimais porter avec les artistes français, les artistes qui vivent en France, mais aussi beaucoup d’artistes qui ont vient de quitter la Birmanie, Cuba, le Brésil et la Palestine.
Des galeries de 25 pays et des artistes du monde entier sont présents à cette édition plus importante que les années précédentes. Marc Donnadieu a été invité en tant que second curator, et il s’est penché sur les liens entre art et engagement dans la scène artistique française.
« J’ai senti qu’il était important pour le public d’Art Paris de voir comment les artistes pouvaient répondre aux réalités du monde d’aujourd’hui, du monde qui nous entoure et de la nécessité de s’y engager », dit-il.
Parmi les nouveaux venus, la première galerie turque présente à Art Paris : The Pill. La fondatrice Suela Cennet creuse le sillon d’un art résolument engagé – avec deux de ses artistes sélectionnés comme commissaires invités.
« La galerie a une programmation qui s’agite autour des questions du déplacement, de la dépossession, de l’identité féministe, de la question du corps, de son enfermement ou de son autonomisation, des questions de la violence, de sa représentation, etc. : l’archive, l’histoire, l’empreinte », précise-t-elle. « C’est aussi une galerie qui porte une génération, qui porte un groupe d’artistes qui sont amis, qui se parlent, qui se connaissent. »
Art Paris est ouvert au public jusqu’au dimanche 2 avril dans l’éphémère Grand Palais à Paris.