Stéphane Séjourné remplace Thierry Breton comme candidat français au poste de commissaire européen
PARIS — Le ministre français des Affaires étrangères sortant, Stéphane Séjourné, remplacera Thierry Breton comme candidat français au poste de commissaire européen, a indiqué l'Elysée dans un communiqué.
Séjourné, nommé ministre des Affaires étrangères en janvier, est un proche allié du président français Emmanuel Macron et un membre de longue date du parti Renaissance du président. Il a été chef du groupe Renew au Parlement européen avant d'être nommé chef de la diplomatie française.
Dans son communiqué, la présidence française écrit que Séjourné répond à « tous les critères requis » pour le poste.
« Le président de la République a toujours défendu l'obtention d'un portefeuille clé pour son commissaire européen. C'est le sens de ses contacts avec le président de la Commission européenne depuis lors », précise le communiqué.
Breton a surpris Bruxelles et Paris avec l'annonce surprise de sa démission lundi matin, dans laquelle il a accusé sa patronne, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, d'avoir joué dans son dos et d'avoir tenté de convaincre Macron de l'abandonner en échange d'un portefeuille plus influent dans la prochaine Commission.
Macron avait proposé à Breton un second mandat au Berlaymont, après avoir été commissaire européen au Marché intérieur lors du dernier mandat de l'Union européenne. Mais la France, membre fondateur de l'UE et deuxième économie du bloc, aurait été mécontente du poste qui lui était proposé cette fois-ci, selon des responsables français.
Les appels se sont intensifiés entre Macron et von der Leyen la semaine dernière, selon plusieurs personnes au courant des conversations.
Macron avait l'intention de confier à Breton une importante commission et le titre de vice-président exécutif. Le président français souhaitait également que Breton ait un portefeuille comprenant la promotion de l'autonomie stratégique de l'Europe, notamment en matière de politique industrielle et de défense, selon des responsables français. Mais Paris craignait que le portefeuille de Breton ne soit affaibli.
Breton et von der Leyen entretiennent une relation notoirement conflictuelle qui semble avoir été un facteur dans sa décision de démissionner. Breton a publié sa lettre de démission explosive sur X, dans laquelle il accuse von der Leyen de « gouvernance douteuse » et d’avoir demandé à « la France de retirer mon nom – pour des raisons personnelles que vous n’avez en aucun cas évoquées directement avec moi ».
La démission inattendue de Breton pourrait encore retarder la transition post-électorale de l'UE, déjà compliquée par les politiques nationales et la tentative d'Ursula von der Leyen de former un collège de commissaires paritaire. Jusqu'à présent, des pays comme la Slovénie et la Roumanie ont retiré leurs candidats masculins sous la pression d'Ursula von der Leyen, les remplaçant par des femmes.
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